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L’e-billing contre les factures salées

Avec Trust & Pay, Bred Banque Populaire se lance dans la dématérialisation des factures. Une concurrence à l’offre de La Poste, sur un marché naissant.

Les sociétés françaises s’échangent 1,7 milliard de factures par an. Selon diverses études, il semblerait que 3 % de ces échanges B to B prennent une forme électronique, généralement l’EDI (échange de données informatisées). C’est peu.” Si l’EDI est déjà largement répandu dans le monde de l’entreprise, explique Frédéric Senan, directeur général de Click & Trust et directeur e-business de Bred Banque Populaire, internet déplace le centre de gravité des échanges de données électroniques. Presque toutes les grandes entreprises françaises s’intéressent à des projets d’e-billing [facturation électronique, ndlr]. ” La numérisation des factures se transforme en un véritable marché, selon Marie-Christine Forêt, directrice du marketing de Postaxess, filiale de La Poste par le biais de Sofipost.Désireuses de butiner ce marché en voie de maturation, que convoite aussi Postaxess, Bred Banque Populaire et B-Process viennent de créer une filiale commune, Trust & Pay, qui propose aux entreprises “ une offre globale [intégrant] la facture dématérialisée, le paiement électronique et le financement des créances “.Trust & Pay espère ainsi convaincre 150 grandes entreprises d’adopter son offre en 2002. Des sociétés dont les fournisseurs devraient peu à peu adopter la dématérialisation de leurs factures.Optimistes, les dirigeants de Trust & Pay considèrent que les grandes entreprises se laisseront convaincre par les perspectives d’économie substantielle que promet l’optimisation des processus liés à la facturation (transfert électronique des factures, intégration dans la comptabilité, contrôle, validation, gestion des litiges, etc.).”Les coûts de facturation peuvent diminuer de 50 % “, estime Yves Jacquot, directeur général adjoint de Bred Banque Populaire et président de Trust & Pay. Car, en moyenne, le traitement d’une facture coûte 8 euros (52,5 francs) à la société émettrice, et 15 euros à la société réceptrice.

Accélérer et automatiser

Encore faudra-t-il convaincre les entreprises, et surtout les PME-PMI, d’investir dans une solution globale. Certains concurrents, comme Readsoft, proposent des solutions basées sur la numérisation par scanner des seuls flux entrants de factures, de manière à accélérer et à automatiser leur traitement.Une solution retenue par Autodistribution (spécialisé dans les pièces détachées pour automobiles et poids lourds) pour traiter les 800 000 factures que lui envoient, chaque année, ses 350 fournisseurs.” Contrairement aux systèmes d’échange de données électronique, admet Gaelle Bousrez, à la direction marketing de Readsoft, nos clients doivent conserver leurs factures papier. Mais, petit à petit, la numérisation des factures tend à rejoindre les procédures d’EDI. “Pour les entreprises que la gestion des factures ennuie, il reste la possibilité de les céder à une entreprise de factoring. ” Si elle cède toutes ses factures moyennant un financement par anticipation, explique Bernard Agostini, directeur du développement d’Eurofactor, l’entreprise n’a plus alors qu’un seul client : la société daffacturage. ” À elle de gérer la question de la dématérialisation…

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Michel Gassée