Passer au contenu

L’architecte un peu fou des loisirs numériques

Xavier Plagnal, ” game designer ” chez Ubisoft, se met dans la peau du joueur pour créer les jeux vidéo de demain.

Avec deux DUT de biologie appliquée et d’informatique en poche, rien ne prédestinait Xavier Plagnal, 30 ans, au métier de game designer, c’est-à-dire concepteur de jeux vidéo. Mais voilà, un ami et ancien partenaire de jeux de rôle lui parle d’un poste à pourvoir chez l’éditeur Electronic Arts. L’aventure le tente : il devient testeur, dénicheur de bogues. “Cette expérience m’a permis de découvrir les coulisses du monde du jeu vidéo, explique-t-il. Je n’avais pas conscience du nombre de personnes qui interviennent dans la chaîne de conception d’un jeu.” Deux ans et demi après, il pense tout de même avoir fait le tour d’un métier “répétitif et peu gratifiant “. Pas question pour autant de quitter le virtuel.En 1998, il remporte une nouvelle manche : après trois entretiens d’embauche chez Ubisoft, spécialiste français des loisirs numériques, il rejoint l’équipe de game design, chargée de définir la charte graphique, la trame narrative, les personnages… bref, les multiples ingrédients du jeu. Plus précisément, il réfléchit à l’architecture de l’aventure et crée les différents niveaux sur Rayman 2, un blockbuster pour console Nintendo 64. La première étape consiste à jeter toutes ses idées sur le papier. “Je liste d’abord toutes les situations intéressantes dans lesquelles le personnage principal peut se retrouver, raconte-t-il, et je me mets à la place du joueur : ressent-il de la tristesse ? Une sensation de vertige ? Se sent-il tout puissant ?” Une fois ces idées validées, les info designers s’occupent de leur programmation, tandis que les graphistes recherchent des visuels 3D à insérer dans le jeu.Outre sa capacité à travailler en équipe, le game designer, armé d’une très bonne culture générale, doit parfaitement connaître l’univers des jeux vidéos et être créatif. “Il faut savoir être fou, surtout au moment de la phase de conception du jeu, mais aussi faire preuve de pragmatisme pour ne pas imaginer des choses techniquement irréalisables !”

Un attrape-tout opiniâtre

Un bagage technologique est donc indispensable pour pouvoir dialoguer avec les différents intervenants de la chaîne. Au quotidien, le métier exige aussi une certaine résistance aux pressions pour demeurer innovant et “faire toujours mieux que les autres”. Autre difficulté, il faut accepter de retravailler des mois sur la même scène, jusqu’à ce que les réglages soient parfaits. Des contraintes, mais aussi des perspectives d’évolution : Xavier pourrait, à terme, briguer le poste de responsable d’une équipe de game design chez Ubisoft. À moins qu’il ne décide de se lancer dans l’écriture dun roman, son rêve de toujours.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Sandrine Chicaud