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L’Arabie Saoudite menace de bloquer Skype et WhatsApp

Les deux applications de messagerie instantanée risquent d’être bloquées si elles ne fournissent pas des moyens de surveillance de leurs contenus.

L’Arabie Saoudite n’est plus considérée comme « ennemie d’Internet » par le dernier rapport de Reporters sans frontières, mais la liberté y est strictement contrôlée. Ainsi les sites de communication en ligne comme Skype et WhatsApp risquent d’y être bloqués s’ils ne fournissent pas les moyens de surveiller leurs contenus, ont indiqué lundi 25 mars 2013 des sources issues de l’industrie des télécommunications.

« Il a été demandé aux compagnies locales de télécommunications de trouver avec les opérateurs de ces plateformes les applications de nature à en surveiller les contenus, a indiqué une source au sein du régulateur saoudien, Communications and Information Technology Commission (CITC). La CITC a donné un délai d’une semaine, qui s’achève samedi, aux compagnies de télécommunications pour avoir leur réponse à propos de la surveillance des contenus » des sites de communication en ligne, a indiqué un responsable de la Saudi Telecommunication Co. (STC), l’un des trois opérateurs du pays. Passé ce délai, la CITC pourrait bloquer la populaire application pour smartphones WhatsApp et le service de téléphonie sur Internet Skype, a-t-il dit.

Outre la STC, l’Arabie saoudite a deux autres opérateurs, Mobily et Zain et selon une source industrielle, ce sont ces compagnies qui ont demandé à la CITC de prendre des mesures contre les sites de communication en ligne qui lui livrent une concurrence jugée déloyale. Aux Emirats arabes unis voisins, la plupart des applications de Skype sont bloquées par le régulateur du pays, apparemment pour protéger les intérêts commerciaux des deux opérateurs locaux Etisalat et Du.

BlackBerry en 2010, YouTube en 2012

Cela dit, ce n’est pas la première fois qu’une application est menacée de blocage dans ce pays. Il y a environ six mois, la CITC avait envisagé de bloquer l’accès à YouTube si Google ne retirait pas un film islamophobe qui avait entraîné de nombreux heurts dans le monde musulman. 

Et en 2010, c’était les services de messagerie instantanée, de courriel et de navigation Internet des terminaux mobiles BlackBerry qui subissaient les foudres du royaume. « Dans leur forme actuelle, certains services de ces smartphones permettent aux utilisateurs d’agir hors de la juridiction, entraînant des problèmes au niveau social, juridique et de sécurité nationale », avait déclaré à l’époque un responsable local. Autrement dit, le chiffrement des messages les rendaient quasi impossibles à espionner.

Pour finir, RIM avait accepté de remettre aux autorités saoudiennes les codes utilisateurs des terminaux utilisés dans le royaume, ce qui avait permis aux autorités de surveiller les messages envoyés et reçus par ces appareils.

A lire aussi :
Les Saoudiennes en « état d’esclavage » et pistées par SMS, paru le 21/11/2012
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Cécile Bolesse, avec AFP