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L’administration propriétaire rejoint les plates-formes universelles

Lorsqu’on achète des routeurs et des commutateurs à plus de 500 000 F, la tentation d’acquérir le logiciel d’administration maison est forte. Cependant, pour relier des matériels hétérogènes, mieux vaut retenir des systèmes plus ouverts.

Dans les années 90, HP et Sun avaient ouvert le bal de l’administration fédérative, suivis par Cabletron. Les constructeurs avaient respectivement introduit les suites HP OpenView, SunNet Manager et Spectrum, qui offraient un pilotage complet des matériels d’interconnexion. La multiplicité des MIB disponibles et des interfaces logicielles ont su convaincre bon nombre de grands clients qui disposaient de réseaux très hétérogènes.

Aprisma, ex-Cabletron, colle à l’offre de Cisco

En France, Sanofi-Synthelabo, le Crédit Lyonnais, Le Printemps, la Commission des opérations en Bourse ou la SNCF se sont équipés de Spectrum pour superviser et maîtriser les événements sur leurs réseaux. Cabletron, qui poussait en même temps ses commutateurs et ses routeurs, était conspué par ses concurrents. Son logiciel apparaissait à ses clients potentiels comme un cheval de Troie pour imposer, à terme, ses divers matériels. L’été dernier, la firme a créé la société Aprisma, dont le seul souci est de vendre son application et ses ‘ accessoires ‘. En lançant Spectrum 6, Aprisma se présente comme la référence dans l’administration d’équipements, avec plus de cent quarante firmes ‘ en fiches ‘. Il s’est d’ailleurs ‘ collé ‘ à l’offre d’administration propriétaire CiscoWorks 2000, de Cisco.
Mais, l’intégration de modules spécifiques aux commutateurs les plus vendus du numéro un mondial des réseaux – les Catalyst 5000, 5500 et la série Lightstream 100 – n’est pas aisée, car Cisco ne facilite pas l’accès aux primitives de son système. Cette intégration a été rendue possible grâce à un outil qui associe des configurations concurrentes, en particulier avec les commutateurs Nortel Networks ou Marconi. Tous pourront être pilotés par Spectrum. L’interface s’appelle Event Correlation, un lien logiciel présenté par Aprisma comme l’élément majeur pour intégrer tous les systèmes propriétaires d’administration et Spectrum. La firme ose même une analogie avec le cerveau (Spectrum) et les cinq sens (les outils de captation d’événements logiques ou physiques). Les décisions d’alerte s’établissent selon des algorithmes de raisonnement basés sur des règles extérieures issues d’autres logiciels d’administration (BMC Patrol ou Tivoli, par exemple). D’autres interactions s’effectuent à partir d’algorithmes internes fondés sur des modèles internes de Spectrum ou des valeurs spécifiques (Codebook). Dans certains cas, l’interface prend en considération des décisions en fonction de cas spécifiques enregistrés (Case Base Reasoning) ou du niveau de certains graphes associant des paramètres. Le système d’administration serait donc ouvert à toute information extérieure.

Les Neugents : la riposte de Computer Associates

Ce créneau est aussi l’argument choc de Computer Associates avec son outil TNG, qui souffrait de n’être pas ouvert sur le Web. Ce sera le cas avec la nouvelle version TND (The Next Dimension), qui disposera d’outils d’intelligence artificielle, les Neugents, à même de répondre à des contraintes complexes. En attendant la disponibilité de ces nouvelles ouvertures issues des recherches sur les réseaux neuronaux, la version actuelle permet déjà de rendre lisibles toutes les informations issues de capteurs installés dans les McLaren de Formule 1, un pari d’ouverture intéressant, qui démontre que lorsqu’on est en mesure de contrôler les matériels des réseaux informatiques, le reste paraît d’une simplicité biblique.

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Thierry Outrebon