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La spéculation en cause

Où va la net économie ? se demande Michael Mandel. Il répond très directement : à la récession. La nouvelle économie comme l’ancienne est cyclique, même…

Où va la net économie ? se demande Michael Mandel. Il répond très directement : à la récession. La nouvelle économie comme l’ancienne est cyclique, même si les raisons en sont différentes.L’économie rurale devait ses ruptures aux aléas climatiques, l’économie industrielle au surinvestissement dans des secteurs ne correspondant pas, ou plus, à la demande. La net économie ignore le climat et, grâce à la quantité et à la qualité de l’information dont elle dispose, équilibre rapidement l’offre et la demande. Pour l’auteur, elle connaîtra la récession à cause des excès spéculatifs.La valorisation boursière des start-up a tendance à atteindre des niveaux sans rapport avec leurs capacités productives. D’où un effondrement inévitable de leur cours, une contraction des patrimoines de leurs détenteurs et une chute de la demande globale. Alors que pour absorber les cycles de l’économie industrielle, le bon outil économique était la politique budgétaire, car elle permet le lissage de la consommation, celui des crises de la net économie est la politique monétaire parce que, par des injections de monnaie, elle évite la chute trop brutale des Bourses.Que la net économie connaisse des hauts et des bas, ses détracteurs qui annoncent la fin de la croissance aux États-Unis nous ont habitués à cette idée. Mais que ce soit la spéculation qui l’explique n’est pas convaincant : déjà l’envolée des cours de la tulipe hollandaise au xviie siècle avait confirmé que toute économie vit de, avec, malgré, contre, grâce et, au final, indépendamment de la spéculation. La récession viendra plutôt, comme dans la vieille économie, du ralentissement des gains de productivité du capital.
*Professeur à lESCP

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Jean Marc Daniel *