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La protection d’iTunes Music Store contournée

Le hacker militant DVDjon, célèbre pour avoir cassé la protection des DVD, s’en prend aujourd’hui à iTunes Music Store. Il publie un logiciel capable de sauvegarder, sans leur protection, les morceaux achetés à la boutique musicale
d’Apple.

Après les DVD, c’est au tour de la boutique en ligne d’Apple d’intéresser Jon Lech Johansen. Le hacker norvégien vient de publier sur son blog un outil baptisé Qtfairuse, chargé d’enregistrer dans un fichier n’importe quelle chanson
achetée sur iTunes Music Store et jouée avec le lecteur officiel QuickTime.L’intérêt de QTfairuse est cependant essentiellement académique : au lieu de capturer le flux audio une fois qu’il a été déchiffré et qu’il est envoyé à la carte son (ce que font déjà d’autres logiciels), QTfairuse intercepte les
données lorsqu’elles sont encore dans leur format original (ACC) mais juste après que leur protection a été supprimée par le lecteur QuickTime. L’outil du hacker permet ainsi d’écrire sur le disque les données ‘ brutes ‘,
c’est-à-dire dans leur format original mais sans leur protection. Pour l’heure, les représentants d’Apple en France n’ont pas été en mesure de commenter cette information.

Des conséquences très limitées

Reste que si cette prouesse semble faire plaisir aux puristes, ses applications sont bien limitées : les données ACC enregistrées ne peuvent pas être jouées telles quelles par un logiciel audio. Si elles sont la
‘ substantifique moelle ‘ du fichier sonore, la musique elle-même, il leur manque les en-têtes nécessaires pour constituer un fichier lisible au format reconnu, tel le mp4. Bien sûr, les forums de passionnés bruissent des
conseils plus ou moins avisés quant à la meilleure manière de redonner à ces données brutes des en-têtes adéquats.Mais le débat demeure une affaire de spécialistes : la majorité des utilisateurs du service iTunes sont incapables d’exploiter ces fichiers ACC, et, surtout, ils ne le souhaitent probablement pas : il est beaucoup plus simple
de payer 99 cents pour télécharger son morceau que de passer par les contraintes de la compilation de QTfairuse (qui n’est livré que sous la forme de code source) et de l’ajout des en-têtes ad hoc afin de reproduire un
fichier que l’on a déjà…Bien sûr, on peut être tenté de retirer la protection d’un morceau que l’on a légitimement acquis afin de l’écouter sur un autre ordinateur (un portable, par exemple). Mais pour cela, des outils permettent déjà d’intercepter la musique
déchiffrée lors de son envoi vers la carte son et de l’enregistrer dans d’autres formats immédiatement exploitables. En théorie, la qualité en souffre. En réalité, à moins d’être mélomane et très bien équipé, il est difficile dentendre la
différence.La diffusion de QTfairuse ne devrait donc pas changer grand chose dans le monde de la musique en ligne. Mais il apporte une nouvelle preuve des limites des protections numériques mises en place par les éditeurs.

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Jérôme Saiz