Passer au contenu

La Poste suit le courrier des grands comptes

Victime du succès du courrier suivi auprès des PME et des particuliers, La Poste va devoir étendre son service aux grandes entreprises. Des tests ont commencé.

Le succès du “tracking-tracing” pour le transport de colis a fait des émules. Depuis un an, La Poste a ainsi adapté la technologie du code-barre aux lettres de moins de 1 kg. Le chiffre d’affaires de 38,11 millions d’euros et les 15 millions d’objets suivis envoyés en 2001 sont là pour attester du succès de l’opération.

La logistique s’enclenche

Pour l’instant l’offre est essentiellement destinée aux particuliers et aux PME mais les grandes entreprises n’ont pas tardé à s’y intéresser, quitte à payer de 30 à 61 centimes d’euro le service. Seul problème : le courrier d’affaires impose la mise en place d’une logistique plus évoluée. Aujourd’hui, la question est en partie résolue par l’installation d’un logiciel au c?”ur des entreprises, leur permettant d’imprimer elles-mêmes les fameuses étiquettes à code-barre à coller sur les enveloppes. La société, comme le particulier, peut ensuite suivre ses lettres sur internet, Minitel ou par téléphone. Mais l’objectif du groupe postal est de généraliser, d’ici à deux ans, le courrier suivi de masse.“À terme, l’entreprise devrait pouvoir générer et imprimer directement ses codes-barres”, explique Marie-Line Le Coz, chef de projet suivi informatisé des objets à La Poste. Le but est de ne plus avoir à imprimer ces références sur des autocollants mais directement sur les lettres ou les enveloppes, voire d’intégrer le suivi dans les codes-barres déjà utilisés par l’entreprise pour sa gestion client. “Nous envisageons l’idée d’un code-barre mutualisé”, ajoute-t-elle. La chaîne se clôturera alors avec l’envoi automatisé des informations sous forme de fichiers informatiques connectables à la base de données clients de l’entreprise expéditrice.Reste, aujourd’hui, à repenser l’organisation des bureaux de poste. S’ils sont équipés de lecteurs de codes-barres, ils ne sont pas adaptés au déploiement massif du courrier suivi. L’industrialisation et la standardisation des processus feront donc aussi partie du prochain chantier “afin de mieux gérer et piloter les flux pour réduire les délais”. D’autant que l’accord signé entre La Poste et la Fevad (Fédération des entreprises de vente à distance) sur le respect des délais d’acheminement, sous peine de compensations financières, entrera en vigueur pour le courrier industriel cette année.Enfin, alors qu’aujourd’hui les facteurs “flashent” (déchiffrent les codes-barres) les enveloppes en début et en fin de tournée, l’objectif de La Poste est, à terme, d’équiper les 90 000 préposés d’un “flasheur” portable. Mais “il faudra pour cela attendre d’avoir atteint un chiffre d’affaires tangible en terme de courrier suivi et, surtout, d’avoir instauré le réflexe à l’intérieur des entreprises, explique Marie-Line Le Coz. Ce sera la deuxième phase.”

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Célia Pénavaire