Passer au contenu

La mort lente des réseaux indépendants

Considérés autrefois comme une réelle, voire la seule, solution aux opérateurs, les réseaux indépendants auront de plus en plus de mal à subsister face aux nouvelles offres de services hauts débits. Une récente étude menée par le cabinet Cesmo pour l’ART met en lumière leur place et leur destin dans l’économie nationale.

Le chiffre d’affaires plafond de l’ensemble des réseaux indépendants en France peut être estimé à 12 milliards de francs, soit plus de 10 % du chiffre d’affaires des télécommunications. La plus grosse majorité de ce chiffre d’affaires est réalisée par les 400 réseaux filaires. A eux seuls, ils font 71 % du chiffre d’affaires, soit 9 milliards de francs par an. En termes de capacité, on voit que les acteurs sont essentiellement répartis dans le secteur des services. Parmi eux, on retrouve les 8 plus importants réseaux indépendants filaires : Cofiroute (qui, à lui seul, prend la moitié du marché des réseaux indépendants filaires), SNCF, EDF, Société de Transport par Pipelines (Trapil), la Société d’Autoroutes Paris Rhin Rhône (SAPRR), RATP et la société des Autoroutes Rhônes Alpes (AREA).En deuxième position viennent les 43 000 réseaux PMR (réseaux mobiles professionnels) qui occupent un poids important dans leur ensemble (28 % du chiffre d’affaires, soit 3 milliards de francs), mais restreint si l’on considère chaque flotte prise indépendamment (70 kF/an).Restent les 44 réseaux VSAT et les 250 faisceaux hertziens, plus nombreux que les réseaux filaires, mais marginaux en poids économique avec respectivement 36 millions de francs et 84 millions de francs par an.Les raisons de déploiement d’un réseau indépendant ne s’inscrivent généralement pas dans une stratégie d’entreprise. Le réseau indépendant permet tout d’abord de réaliser des économies substantielles en dépit du haut coût d’investissement initial. C’était surtout le cas avant 1998, lorsque le haut débit chez France Télécom était encore trop cher. Mais, si les réseaux indépendants existent, c’est aussi à cause de l’absence d’offres opérateur équivalentes en termes de qualité de service, d’évolution de débits et de défauts de couverture. Les grandes entreprises de transports et de services, telles que la RATP, EDF ou SNCF, ne peuvent maîtriser la QoS de manière suffisante que par la mise en place d’un réseau indépendant, qui s’adapte mieux aux besoins spécifiques de l’entreprise.Le choix peut également émaner d’une réelle volonté d’indépendance, le plus souvent imposée par des contraintes sécuritaires (SNCF et RATP) ou étatiques (autoroutiers et EDF). Quant aux réseaux VSAT, ils répondent essentiellement à un besoin de supervision et de diffusion sur un grand nombre de sites en temps réel ou d’accès à des liaisons internationales hauts débits.Aujourd’hui, au fur et à mesure que les réseaux indépendants amortissent leur coût initial, on assiste à un accroissement du nombre de sites raccordés et même à l’intégration de la téléphonie. La croissance du parc des réseaux indépendants devrait cependant, selon l’étude menée, se stabiliser, voire s’inverser, face à l’obsolescence accrue de leurs technologies et aux offres de plus en plus intéressantes de la part des opérateurs : les nouvelles structures tarifaires pour le VPN mobile et le GSM privé et l’accès hauts débits par boucle locale satisferont pour la plupart aux contraintes imposées. Les irréductibles ne seront plus que les villes, les collectivités, les centres de recherche et les clients de taille modeste (www.art-telecom.fr).

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction