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La fin d’une époque : le créateur de Pokémon Go, dans la tourmente, licencie et annule plusieurs jeux

Niantic n’a pas la forme. L’entreprise qui a connu un succès mondial avec Pokémon Go va supprimer 8 % de ses effectifs et sérieusement revoir à la baisse ses ambitions en matière de jeux géolocalisés.

Même s’il compte toujours de nombreux joueurs, le phénomène Pokémon Go est déjà bien loin. Et Niantic, qui a lancé le jeu géolocalisé en 2016, ne va pas bien. Jason Schreier, journaliste chez Bloomberg, révèle que l’entreprise va supprimer entre 85 et 90 emplois, soit environ 8 % des effectifs. Ce n’est pas tout : Niantic a également annulé pas moins de quatre projets différents. Dans un mail cité par Bloomberg, John Hanke, patron de la firme, explique avoir besoin de « rationaliser les opérations afin de positionner au mieux l’entreprise pour affronter les tempêtes économiques qui pourraient survenir. »

D’après Schreier, Niantic aurait notamment abandonné le développement de Transformers : Heavy Metal, un nouveau jeu basé sur votre localisation, conçu en partenariat avec Hasbro et TOMY. Annoncé en grandes pompes l’année dernière, il ne verra donc, a priori, jamais le jour.

Ce n’est pas tout : le studio avait également noué un partenariat avec Punchdrunk, entreprise célèbre pour avoir popularisé le « théâtre promenade » avec ses géniales pièces immersives à New York (Sleep No More) ou Londres. Un projet peut-être trop ambitieux ?

Difficile de réitérer le succès de Pokémon Go

Toujours est-il que Niantic n’a pas réussi à réitérer le succès incroyable de Pokémon Go. Il espérait le faire en 2019 avec Harry Potter : Wizards Unite, fort d’une licence extrêmement puissante. Eh bien non : le jeu est loin d’avoir connu le succès escompté, sans doute trop proche dans ses mécaniques que Pokémon Go, tout en étant plus lourd et plus complexe. Il a fermé ses portes au début de l’année.

L’année dernière, Niantic a de nouveau fait affaire avec Nintendo pour lancer Pikmin Bloom, un jeu « podomètre » au gameplay simplissime, qui -pour l’instant- poursuit sa vie dans une relative indifférence. Tout comme Ingress, le tout premier jeu de l’entreprise -à l’époque intégrée à Google- qui compte encore quelques fans fidèles.

Niantic ne va pas bien, mais il ne faudrait pas l’enterrer trop tôt. Ses technologies, qu’il commercialise désormais sous le nom de LightShip, le positionnent comme un acteur important en matière de réalité augmentée et d’expériences géolocalisées. Par exemple, VPS (Visual Positionning System) permet à des développeurs d’applis de profiter de dizaines de milliers de points d’intérêts géographiques partout dans le monde, où ils peuvent positionner un utilisateur de smartphone « au centimètre près ».

 

Une démonstration des technologies de Niantic, que la firme commercialise désormais à des tiers 

Combinée à son kit de développement AR, VPS est une solution qui pourrait trouver bien des clients dans le futur, quand les casques ou lunettes à réalité augmentée se démocratiseront. Eh oui, Pokémon Go, c’était un peu le début du « métavers » !

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Source : Bloomberg


Eric LE BOURLOUT