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La cyberguerre entre les Etats-Unis et l’Iran s’intensifie

Le gouvernement Trump aurait lancé une cyberattaque sur des infrastructures militaires iraniennes. Pour autant, le gouvernement iranien ne se montre pas impressionné et semble déjà avoir lancé des actions de représailles.

Même pas mal. C’est en substance ce que vient de dire, sur Twitter, Mohammad Javad Azari-Jahromi, ministre iranien des Télécommunications, suite à la révélation par des médias américains d’une récente cyberattaque américaine sur des infrastructures militaires de son pays. « Les médias s’interrogent sur la véracité de présumées cyberattaques contre l’Iran. Je dois dire que cela fait longtemps que nous faisons face au cyberterrorisme […] et à l’unilatéralisme [des Etats-Unis]. Aucune de leurs attaques n’a réussi alors qu’ils font beaucoup d’efforts en ce sens. L’an dernier, nous n’avons pas fait échouer une attaque, mais 33 millions grâce à un nouveau système de défense informatique », a-t-il expliqué.

Samedi, des médias américains ont rapporté que les Etats-Unis avaient lancé des cyberattaques contre des systèmes de lancement de missiles et un réseau d’espionnage iraniens, deux jours après la destruction par Téhéran d’un drone américain. Le président américain Donald Trump a annulé à la dernière minute des frappes programmées contre l’Iran après la destruction de ce drone de surveillance le 20 juin. Il a en revanche autorisé secrètement des représailles sous forme de cyberattaques contre les systèmes de défense iraniens, ont affirmé Yahoo! News et le Washington Post.

Des « wipers » iraniens ciblent l’industrie américaine

Selon le journal Washington Post, une des cyberattaques a visé des ordinateurs servant à contrôler des lancements de missiles et de fusées. Selon Yahoo! News, l’autre attaque informatique a frappé un réseau d’espionnage chargé de surveiller les passages de navires dans le détroit d’Ormuz. D’après le Washington Post, ces cyberattaques, planifiées depuis plusieurs semaines, avaient été initialement proposées par les militaires américains comme riposte contre les attaques mi-juin contre des pétroliers dans le détroit d’Ormuz. Washington accuse l’Iran d’être à l’origine de ces attaques, ce que Téhéran nie.

L’escalade de la violence cyber ne semble pas terminée. L’agence de cybersécurité du ministère de la sécurité intérieure (CISA-DHS) a publié samedi une alerte sur une vague de cyberattaques iraniennes ciblant de manière destructive visant « des infrastructures industrielles et des agences gouvernementales ». « Les acteurs et les mandataires du régime iranien recourent de plus en plus à des attaques de sabotage par wipers, cherchant à faire beaucoup plus que voler des données et de l’argent. Ces efforts sont souvent rendus possibles par des tactiques courantes telles que le spear phishing ou les attaques contre les contrôles d’accès en utilisant des dictionnaires. Ce qui pourrait commencer par un compromis de compte, où vous pensez que vous risquez de perdre des données, peut rapidement devenir une situation dans laquelle vous avez perdu tout votre réseau », peut-on lire dans le communiqué.

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Gilbert Kallenborn avec AFP