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L’Institut Montaigne épingle la France pour son retard dans le Numérique

L’Institut Montaigne vient de publier une étude pilotée par Gilles Babinet sur le numérique en France. L’association fait 10 propositions pour combler notre retard.

Si l’on a beaucoup parlé d’une fracture numérique dans la population, il est désormais question de retard dans notre économie. En 2012, les candidats aux élections présidentielles ont été peu imaginatifs pour développer l’industrie du numérique en France. Ce n’est pas faute d’avoir été interpellé par les professionnels, les analystes et même les journalistes qui attendaient une prise de conscience des politiques sur le potentiel de cette économie.

L’un des plus motivés sur ce dossier est Gilles Babinet. Cet ancien président du Conseil National du Numérique est d’abord un entrepreneur qui, en 2012, a été nommé « Digital Champion » par Fleur Pellerin. Il est aussi l’un des représentants de la France auprès de la Commission européenne pour les enjeux liés au numérique.

A ce jour, il ne comprend toujours pas pourquoi nous accusons un tel retard « Pourtant, la France dispose d’atouts importants afin de devenir un géant de l’innovation : des formations d’excellence en mathématiques et en sciences, des expertises technologiques et industrielles reconnues, des entrepreneurs ambitieux et des réussites internationales à valeur d’exemple. »

Il a piloté une étude intitulée “Pour un New Deal Numérique” pour l’Institut Montaigne avec des personnalités comme Frédéric Créplet, directeur général d’Atelya ou Philippe Ulrich, entrepreneur, auteur et artiste numérique ou encore.

“Une économie rarement évoquée par les décideurs publics”

Le but est de proposer des actions à mettre en œuvre pour développer l’économie numérique en France. Cette étude est préfacée par Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la stratégie numérique. Elle est organisée en trois parties qui totalisent 10 propositions. Il est question de faire de la France un territoire attractif pour l’innovation, d’améliorer la performance de l’action publique par le numérique, et de faciliter le développement du numérique dans l’éducation et la santé.

Moins dense que le rapport publié par Terra Nova en novembre dernier qui faisait 123 propositions numériques, celui de l’Institut Montaigne se concentre sur les aspects économiques. Ce rapport est dans la continuité de celui publié en 2011 (« Le Défi Numérique – Comment renforcer la compétitivité de la France ») qui, déjà formulait des « propositions concrètes pour faire de la France un acteur majeur de la transformation numérique. » Sont-elles prises en compte ?

Pas vraiment, l’étude rappelle que la filière Internet a créé 700 000 emplois nets dans notre pays en l’espace de 15 ans ; en 2009, sa valeur ajoutée a représenté 3,2 % du PIB soit 60 milliards d’euros. Pourtant, « l’économie numérique2 dans son ensemble n’avait fait l’objet d’aucune considération particulière de la part des décideurs publics et n’était que rarement évoquée. »

Un nouveau départ pour la France ?

D’ailleurs, même Nelly Kroes estime que la France a tout pour remporter ces enjeux : « La France, historiquement berceau de tant d’inventions, trouve aujourd’hui dans les technologies numériques l’opportunité d’un nouveau départ. La créativité, la qualité de l’enseignement, la modernité des infrastructures comptent parmi les atouts pour se positionner parmi les leaders des technologies numériques. »

Ce sujet, un peu mis à l’écart pendant la campagne électorale, va-t-il enfin devenir un enjeu ? Il serait temps, car, sans cette économie la situation du pays serait peut-être plus chaotique qu’elle ne l’est actuellement. Et, sur ce point, Terra Nova et l’Institut Montaigne semblent être sur la même longueur d’onde.

 

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Pascal Samama