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Immortalité : ils y croient à mort !

Vous avez sans doute entendu parler de cette découverte : l’injection de nanoparticules dans le corps permettra, d’ici quelques années, de détecter de façon très précoce la présence de cellules malignes. Un projet sorti des labos de Google. Etonnant ? Non, transhumain !

Quelle histoire ! Un accident de vélo d’un ingénieur de Google débouche sur une trouvaille scientifique formidable : la détection à un stade particulièrement précoce de l’apparition de cellules cancéreuses… 

Extraordinaire ! Mais ce qui est le plus surprenant, peut-être, ce n’est pas tant le progrès des nanosciences (finalement, attendu), que le fait que cette avancée médicale sorte tout droit d’un laboratoire de recherche de… Google.

C’est fou, que vient faire Google dans la lutte contre le cancer ?! Et bien, je vais vous le dire. Laissez tomber cette histoire d’accident vélocipédique de Tom Stanis, qui n’est qu’une jolie anecdote-, cette découverte scientifique a à voir avec quelque chose de beaucoup plus grand : le transhumanisme. Un courant de pensée qui s’est imposé de manière extravagante en Silicon Valley ces dernières années et qui est notamment porté religieusement par les fondateurs de Google, Larry Page et Sergei Brin. Les compères ont même embauché il y a deux ans, LE gourou mondialement adulé de ce mouvement intellectuel, j’ai nommé Ray Kurzweill.

La fin de la mort se rapproche

Le transhumanisme ? Ce mouvement a pour but l’amélioration de l’Homme, c’est-à-dire l’augmentation de ses capacités physiques et mentales, par le progrès technologique. Biotechnos, nanotechnos, sciences cognitives… pour ses adeptes, toutes les sciences doivent aider l’Homme à repousser ses limites biologiques. L’objectif ultime étant d’éradiquer… la mort. Les transhumanistes oeuvrent ainsi chaque jour pour notre immortalité. C’est très sérieux. Et l’éventualité de cette disparition de la mort devient si plausible, qu’elle ferait presque peur.

Si tout va bien, de notre vivant, nous célébrerons les premières victoires contre la mort ! D’après Google, les nanoparticules pourront d’ici 5 à 10 ans, permettre des diagnostics hyper précoces, lesquels retarderont donc d’une façon certaine notre fin mortelle. La lutte contre le vieillissement devrait également rapidement produire ses effets. L’année dernière, Google (encore) a annoncé la création de la société Calico, qui vise – tenez-vous bien- un allongement de l’espérance de vie humaine d’au moins 20 ans !

Enfin, si vous voulez approcher l’immortalité de manière plus sûre, Ray Kurzweill prédit que d’ici 15 ans  vous pourrez télécharger- c’est-à-dire sauvegarder et continuer à faire vivre !- votre cerveau sur un support numérique. Ce pionnier de l’intelligence artificielle prophétise jusqu’à une fusion parfaite entre l’Homme et la machine, qui nous permettrait de vivre par delà notre corps mortel.

De la même façon que nous avons commencé à virtualiser le commerce, la planète ou encore les relations humaines, nous accéderions à une dématérialisation totale de l’être humain.

Tuer la mort, une fin en soi ?

L’idée de ne pas mourir est évidemment très réjouissante. Mais a-t-on vraiment envie que tous les humains aient la même faculté ? Pas si sûr… Aussi, je me demande si le transhumanisme n’est pas plus une affaire d’ego et de rêve de surpuissance, que d’humanisme. Surtout, je rejoins la pensée de l’un des grands auteurs de SF français, Alain Damasio, qui a tenu une conférence Tedx à Paris en octobre sur le sujet. Il propose que l’on évolue vers une société plus humaine que transhumaine.

Sa conférence est un hymne à la vie, à la recherche d’un nouvel épicurisme pour notre siècle technologique. Bien plus optimiste finalement qu’une lutte à vie contre la mort !

Ci-dessous : la vidéo d’Alain Damasio “Très humain plutôt que transhumain”.

 

A lire aussi :

L’arrivée de la websérie H+, une série d’anticipation autour du transhumanisme


Cette chronique a été filmée !

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Delphine Sabattier