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Guerre des prix entre Free et Bouygues : oui au low cost !

Le 26 février, Bouygues Telecom a dévoilé un forfait ADSL, triple play, à seulement 19,99 euros. Free a riposté en ressortant un forfait Alice à un centime de moins. Quand le low cost a du bon… (Voir vidéo ci-dessous)

C’est une très bonne nouvelle de voir les prix de l’ADSL revenir à la baisse ! A partir du 3 mars pour les nouveaux clients et du 14 avril pour les anciens clients Bouygues Telecom, le nouveau forfait Bbox à 19,99 euros par mois donnera accès : au haut-débit, à 165 chaînes de télé, un décodeur de 40 Go, le replay et un catalogue de VOD, des appels illimités vers les fixes en France et 121 destinations, un espace de stockage en ligne de 20 Go, et un SAV complet.

Et si vous ajoutez 6 euros, donc pour 26 euros par mois, vous aurez aussi les appels vers les mobiles en France et dans les Dom, des chaînes de télé supplémentaires, un décodeur de 300 Go et un espace de stockage en ligne qui monte à 50 Go.

Jusqu’ici, pour obtenir l’équivalent, il fallait au minimum dépenser 32 euros/mois. Bouygues Telecom a donc bien cassé les prix de l’internet fixe, comme il l’avait promis.

Enfin, c’est ce qu’on croyait… 

Free a répliqué en sortant son forfait Alice à 1 centime de moins?

Dans l’heure, Free a riposté en ressortant du placard Alice… Ce FAI qu’a racheté Xavier Niel en 2008… La jolie mannequin blonde qui en faisait la publicité, vous vous rappelez ? Bouygues Telecom l’avait oubliée, sans doute ! Pas étonnant, en même temps, le forfait AliceBox Initial n’avait pas bougé depuis 2011. Autant dire, qu’on le croyait plutôt en voie de disparition. Mais voilà, que Free le replace, pour l’occasion, sur le devant de la scène : à 19,98 euros/mois, il permet à l’opérateur de rétorquer à son rival Bouygues qu’il reste bien le moins cher du marché ! 

Entre Bouygues Telecom et Alice, qui dit mieux ?

Puisqu’ils affichent quasiment le même prix, on peut les comparer aisément. Petit point faible de l’offre Bouygues par rapport à celle de Alice/Free : l’offre sera moins largement disponible, puisqu’elle ne s’appuiera que sur le réseau dégroupé de l’opérateur. Ce qui ferait 12 millions de lignes éligibles selon Bouygues Telecom, contre 20 millions de lignes pour Alice. Autre point décevant du côté de la Bbox: un décodeur TV qui n’affiche pas la HD…

Point faible d’Alice, en revanche : pas de VOD, un engagement sur un an obligatoire, un peu moins de chaînes télé et de destinations téléphoniques incluses.

Bilan : la bonne nouvelle, c’est qu’on a maintenant plus de choix pour payer moins cher. Les joies du low cost ! 

Le low cost, c’est lui, c’est pas moi…

Bouygues Telecom, de rage face à la réaction de Free, nous a lâché dédaigneux que l’offre d’Alice n’avait rien à voir avec la sienne… que c’était du low cost. Mais qu’entend-il par là ? Déjà, il faudrait se mettre d’accord sur la définition du « low cost ».

Si l’on traduit mot à mot : cela veut dire « coût bas ». Et non « prix bas », même si c’est souvent lié.

Plus précisément, ce qui symbolise le low cost, c’est une offre qui vient en rupture avec ce qui se fait traditionnellement sur le marché. Rupture sur les prix, grâce à une forte compression des coûts (d’où le terme « low cost »), mais aussi sur l’offre elle-même, qui est, en général, beaucoup plus simple. Longtemps, on a dit plus « pauvre ». Mais les choses ont vraiment changé.

Aujourd’hui, le low cost séduit aussi les clients les plus exigeants

Depuis que le low cost n’est plus cantonné au secteur de l’aérien et touche tous les secteurs, ce n’est plus forcément l’ennemi de la qualité. C’est plutôt l’expression d’une bonne optimisation des moyens de production, de distribution ou encore de promotion d’un produit par l’entreprise qui pratique le low cost.

Le low cost révèle même un changement profond des comportements de consommation. La preuve, il ne s’adresse plus uniquement aux personnes qui ont des petits budgets ou aux plus démunis, il répond aussi très bien aux attentes des consommateurs les plus exigeants. Pourquoi ? Parce que le low cost apporte une plus riche diversité dans le type d’offres et de services proposés.

Et aujourd’hui, il est plus souvent perçu comme un progrès, qu’une régression. On le voit clairement dans le secteur des télécoms.

Sur le mobile, on n’a encore rien vu

Précisons que dans la téléphonie mobile, il y a un drôle de paradoxe. On dit souvent que Free Mobile fait du low cost, dans le sens où il en offrirait moins que ses concurrents. Or, c’est faux. Certes, le quatrième opérateur est entré sur le marché comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Il a fracassé les prix, imposé une offre sans engagement. Brisé les marges, revu tous les coûts. Mais il n’a pas bradé les services.

Dommage pour lui, ses concurrents ont fait de la résistance. Ils ont maintenu leurs offres en l’état… et ne se sont pliés à la baisse des prix que sur des sous-marques. B&You, Sosh, Red n’offrent ainsi pas tous les services des grandes marques. En l’occurrence, pas de SAV digne de ce nom. C’est donc du « pas cher », mais un peu « moins bien ». Les vrais “low cost” finalement ce sont ces sous-marques.

Cela dit, si Free est classé – ou déclassé, même- dans cette catérogie, c’est sans doute la faute aux faiblesses de son réseau, encore en cours de construction. Qu’adviendra-t-il demain ? Imaginez, des prix cassés mariés à un super réseau. Ce serait magique non ? Si SFR se mariait à Bouygues Telecom, et que Bouygues cédait une partie de ses actifs à Free… alors, tout deviendrait possible.

 

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Delphine Sabattier