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Greenpeace veut que le Bitcoin se calque sur l’Ethereum pour lutter contre le réchauffement climatique

Greenpeace repart à l’assaut du Bitcoin. Alors que l’Ethereum vient d’achever son passage à la Proof of Stake (PoS), l’ONG a relancé sa campagne « Change the code, not the climate » ( Changez le code, pas le climat). L’objectif : convaincre les développeurs Bitcoin d’abandonner la Proof of Work (PoW) pour lutter contre la pollution et le réchauffement climatique.

Il y a quelques jours, l’Ethereum, la seconde cryptomonnaie la plus valorisée du marché, a connu le plus important changement de son histoire. La blockchain Ethereum a en effet abandonné la Proof of Work (PoW), ou Preuve de Travail, pour le Proof of Stake (PoS), ou Preuve d’Enjeu.

Désormais, il n’est plus nécessaire de miner de l’Ether pour sécuriser les transactions. C’est pourquoi il n’est actuellement plus rentable de miner des cryptomonnaies avec une carte graphique. In fine, ce changement d’algorithme de consensus permet de réduire de 99 % la consommation énergétique du réseau. Vitalik Buterin, l’un des créateurs du projet, estime même que la fusion d’Ethereum réduit de 0,2 % la consommation mondiale d’électricité. Une économie non négligeable en pleine crise énergétique.

Le Bitcoin, une cryptomonnaie dépassée ?

Dans ce contexte, une coalition d’ONG menée par Greenpeace souhaite que le Bitcoin suive l’exemple de l’Ethereum. Le Bitcoin repose en effet toujours sur la Preuve de Travail. Pour sécuriser la blockchain, il est toujours nécessaire de faire tourner de puissantes machines, les Asics, en continu.

Ce processus consomme une importante quantité d’énergie. D’après une étude réalisée par le New York Times, le Bitcoin consomme environ 91 térawattheures d’électricité par an, soit 0,5 % de la consommation mondiale d’électricité. De son côté, l’université de Cambridge compare la consommation du réseau à celle d’un pays comme l’Argentine ou la Suisse. Le Bitcoin accaparerait davantage d’énergie que 159 des états dans le monde. C’est pourquoi Greenpeace recommande que le Bitcoin tire un trait sur la Proof of Work.

« Ethereum a montré qu’il est possible de passer à un protocole économe en énergie avec beaucoup moins de pollution du climat, de l’air et de l’eau. D’autres protocoles de cryptomonnaie fonctionnent sur des mécanismes de consensus efficaces depuis des années. Bitcoin est devenu une valeur aberrante, refusant avec défi d’accepter sa responsabilité climatique », tacle Michael Brune, directeur de la campagne de Greenpeace.

Pour mémoire, la campagne « Change the code, not the climate » a vu le jour en mars dernier. Les organisateurs profitent tout simplement de la fusion de l’Ethereum pour remettre leurs critiques sur le tapis, et tenter de forcer la main de la communauté Bitcoin.

Dans son communiqué, Greenpeace s’adresse directement aux grands acteurs de l’industrie, comme Jack Dorsey, ou des investisseurs comme Fidelity Investment. L’ONG estime qu’il est de leur devoir de pousser le Bitcoin sur le chemin de l’Ethereum.

« Les entreprises qui font la promotion et profitent de Bitcoin ont la responsabilité de participer à la construction d’un Bitcoin meilleur et plus respectueux du climat », déclare Rolf Skar, chef de projet chez Greenpeace USA.

Pour Ken Cook, président du groupe de travail de Greenpeace sur l’environnement, le maintien de la Proof of Work relègue le Bitcoin au statut de « cryptomonnaie du passé ».

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Une gourmandise énergétique à nuancer

Le constat posé par Greenpeace doit être nuancé. Si la consommation énergétique du réseau Bitcoin reste gargantuesque, l’industrie du minage fait actuellement tout son possible pour atteindre la neutralité carbone. La plupart des fermes de mining se tournent désormais vers les énergies vertes et renouvelables au détriment des énergies fossiles, comme le charbon.

Présent au Surfin Bitcoin, un événement consacré à la cryptomonnaie à Biarritz, Sebastien Gouspillou, co-fondateur de Bigblock Datacenter, une entreprise de minage, ajoute que la plupart des installations exploitent essentiellement les surplus énergétiques :

« Des surplus, il y en a partout. C’est impossible de concevoir un outil qui produit précisément l’énergie qu’il faut ».

Le passage du Bitcoin à la PoS, est-ce possible ?

Notez que les chances que le Bitcoin passe à la Proof of Stake (PoS) sont quasiment nulles. D’un point de vue technique, rien n’empêche les développeurs de changer le code du protocole, qui est open source. Des versions (forks) de Bitcoin en PoS ont d’ailleurs vu le jour au cours de la dernière décennie.

Cependant, la communauté des développeurs considère que la consommation d’énergie du réseau Bitcoin a un sens. Cette consommation électrique est perçue comme la clé de la sécurité infaillible du protocole. En effet, les défenseurs de la devise estiment que l’algorithme du PoW est bien plus sécurisé que celui du PoS. En d’autres termes, l’abandon de la Preuve de Travail reviendrait à mettre en danger la reine des cryptomonnaies.

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Source : Greenpeace


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