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Grand emprunt : la fibre optique sera une priorité

L’essentiel des sommes issues du grand emprunt et affectées au numérique devrait aller au déploiement du très haut débit dans les zones peu denses.

L’essentiel des quelque 4 milliards d’euros que le gouvernement pourrait décider en décembre d’injecter dans le numérique en France devrait être consacré au déploiement de la fibre optique, ont déclaré à Reuters des sources industrielles.

Entre 2 et 3 milliards d’euros de ce volet numérique seraient consacrés à la construction d’un réseau de fibre optique dans les zones moyennement et peu denses de France, c’est-à-dire hors des vingt agglomérations les plus peuplées, ont expliqué ces sources.

La réflexion n’en est toutefois encore qu’à ses débuts, et le montant comme les modalités pourraient être ajustés, ont encore précisé ces sources. La commission présidée par Alain Juppé et Michel Rocard soumettra jeudi à Nicolas Sarkozy ses recommandations sur la ventilation des 35 milliards d’euros d’investissements anticipés dans le cadre du grand emprunt. Le chef de l’Etat a déclaré à des journalistes qu’il annoncerait ses décisions début décembre.

30 milliards pour équiper la France en fibre

Le gouvernement a exprimé à plusieurs reprises sa volonté d’accompagner les opérateurs pour déployer la fibre optique dans les zones moins peuplées, où le lourd investissement nécessaire est difficile à rentabiliser. Un éventuel coup de pouce aux opérateurs arriverait après une année 2009 jusqu’à présent marquée par un net ralentissement des dépenses.

« L’enjeu est réel. Si, avec le grand emprunt, le gouvernement pose un cadre précis et définit des modalités claires, cela peut donner un coup d’accélérateur aux investissements dans les zones moins denses », a déclaré à Reuters Jérémie Manigne, directeur général de l’innovation et du marketing de SFR.

« Rien qu’avec 1 milliard d’euros de l’Etat, les opérateurs privés pourraient être incités à couvrir plus de 4 millions de foyers (en zones moins denses). L’effet de levier est réel », a-t-il ajouté. En 2008, la France comptait 138 000 abonnés à la fibre, selon l’Idate.

Le Premier ministre, François Fillon, avait expliqué en septembre dernier que des investissements « de plusieurs dizaines de milliards d’euros » seraient nécessaires pour déployer la fibre optique sur le territoire, et que « le gouvernement [devait] accompagner cette évolution ». L’Association des régions de France a de son côté évalué à 30 milliards d’euros le coût pour « fibrer » l’ensemble du territoire.

Plusieurs schémas de déploiement

Restent à définir les modalités de déploiement pour les zones moins denses. L’Arcep, les opérateurs et le gouvernement planchent sur plusieurs scénarios, rapportés par la presse.

France Télécom militerait pour un schéma où chaque ville ou département procéderait à un appel d’offres. L’opérateur qui l’emporterait pourrait alors bénéficier d’un soutien financier public.

SFR, filiale de Vivendi, et Iliad, maison mère du fournisseur d’accès à Internet Free, seraient quant à eux plus favorables à la construction d’un réseau mutualisé grâce à une mise en commun des moyens financiers de plusieurs opérateurs et de collectivités locales.

Une structure comparable a déjà été mise sur pieds dans le cadre d’un projet de fibrage dans les Hauts-de-Seine, financé à près de 15 % par des fonds publics et remporté par le consortium Numericable-Eiffage-LD collectivités (SFR).

« Nous avons plusieurs dizaines de discussions en cours avec les collectivités locales sur le déploiement de la fibre optique et le très haut débit », a indiqué à Reuters Jérôme Yomtov, secrétaire général du câblo-opérateur Numericable. « Nous pratiquons déjà le cofinancement. C’est un très bon schéma », a-t-il ajouté.

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Reuters