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Gare à l’électronique embarquée dans les voitures

Selon la Commission de la sécurité des consommateurs, les régulateurs de vitesse, l’ABS ou l’ESP sont mal connus par les automobilistes et peuvent provoquer des erreurs de conduite.

Ordinateur de bord, freinage ABS (antiblocage des roues), correcteur de trajectoire (ESP), radar de recul, navigation GPS… Les véhicules neufs sont truffés d’électronique embarquée. Certains systèmes, comme l’ABS
ou les régulateurs de vitesse, ont été mis en cause ces dernières années dans des accidents de la route. Mais selon la Commission de la sécurité des consommateurs (CSC), le danger ne vient pas tant des équipements eux-mêmes que du comportement de
leurs utilisateurs.
Etude à l’appui, la CSC rapporte que ces équipements peuvent stresser les conducteurs, relâcher leur attention et provoquer des réflexes inappropriés par méconnaissance de
leur fonctionnement.Ainsi, la CSC rappelle que lorsqu’un ABS se déclenche pendant un freinage d’urgence, il faut continuer à appuyer sur la pédale de frein, même si celle-ci se met à vibrer. Selon la Commission, la moitié des vingt-quatre
conducteurs observés et interrogés pour cette étude n’étaient pas au courant. Ils ne savaient pas non plus qu’un correcteur de trajectoire (ESP) doit être déconnecté lorsque la route est boueuse ou enneigée.De même, le point de résistance ressenti sur l’accélérateur lorsqu’un régulateur de vitesse se désenclenche peut dérouter les conducteurs. Or,
‘ l’automobiliste ne doit pas relâcher sa
pression sur la pédale, mais, au contraire, l’accentuer pour reprendre le contrôle de la vitesse du véhicule ‘,
indique la CSC dans son rapport, qui contient d’autres
conseils d’utilisation.

Le GPS, source d’inattention

Les conducteurs étudiés ont utilisé cinq systèmes électroniques aujourd’hui répandus (GPS, frein de parking automatique, radar de recul, freinage ABS, limitateur et régulateur de vitesse). Bilan : les utilisateurs ont
tendance à trop de reposer sur ces assistants de conduite. Concernant le GPS, il se fient plus au système qu’à la signalisation, regardent trop l’écran, et ont du mal à reprendre le contrôle de leur trajet si le GPS s’arrête
inopinément.Avec le régulateur de vitesse, les conducteurs adoptent une position de conduite nonchalante (pied sous le siège notamment) et se calent d’office sur la vitesse maximum autorisée. Et même avec un simple radar de recul, la
vigilance se relâche, avec moins de contrôles visuels pendant la man?”uvre.La CSC ne nie pas le fait que les équipements électroniques améliorent globalement la sécurité routière : selon une étude hollandaise, même le GPS réduirait le nombre d’accidents en réduisant les temps de trajet. Mais la
CSC réclame des mesures pour que les automobilistes soient mieux formés et informés sur ces systèmes. Elle souhaite que leur apprentissage soit intégré au permis de conduire et aux stages de récupération de points, et que les constructeurs
automobiles fournissent des notices plus claires à leurs clients.

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Julie Demeslon