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Fujifilm X-S10, un hybride compact et solide techniquement… qui s’inspire des reflex

En intégrant un grip bien plus prononcé que ceux des X-T classiques, Fujifilm conjugue miniaturisation et recherche d’une ergonomie plus proche des reflex.

Alors qu’on s’attendait une déclinaison « moins chère » du X-T4 sous la forme d’un « X-T40 », Fujifilm nous prend à (léger) contrepied et lance aujourd’hui son X-S10. Une nouvelle appellation dans la gamme, où le « S » fait écho à la « stabilisation ». Car pour la première fois pour ce niveau de prix, Fujifilm a intégré un système de stabilisation mécanique dans un boîtier compact.

Le principal travail de Fujifilm a été de miniaturiser son système de stabilisation. Si la marque a mis du temps à intégrer un tel dispositif dans ses boîtiers, c’est qu’elle s’est refusée à acheter un composant à un tiers et pris le parti de le développer en partant de zéro. En retard par rapport à des marques comme Olympus, Fujifilm a ainsi commencé avec le X-H1 en 2018 et a profité des différentes itérations (GFX 100, X-T4) pour développer une nouvelle version plus compacte, capable de rentrer dans un boîtier plus petit.

Pour vous faire une idée, la stabilisation du X-H1 pèse 92 g et faisait 16,5 mm d’épaisseur, celle du X-S10 ne pèse plus que 55 g pour 12 mm d’épaisseur.

Un gain de place qui se paye un peu côté performances : le X-S10 profite d’une stabilisation de 5 vitesses contre 5,5 vitesses pour le X-T4. Une perte minime. Côté écran et visée, on reste sur les composants des X-T2/X-T30. De quoi laisser un peu l’avantage au X-T4.

Électronique de X-T4, ADN de reflex

Au cœur de l’animal, le même couple capteur/processeur que le X-T4. La nature et la qualité d’image entre les deux appareils promettent donc d’être strictement identiques. Pratique pour profiter du même rendu d’image avec un parc d’appareils hétérogène. S’il a moins de fonctionnalités vidéo (4K30p max et non 4K60p, pas d’enregistrement 10 bit en interne), le X-S10 devrait offrir une qualité approchante pour les usages grand public.

En termes de prise en main par contre, le X-S10 n’est plus un appareil 100% « Fuji X » dans l’approche ergonomique. Afin de « gommer les spécificités de Fujifilm pour parler aux utilisateurs des autres marques », l’entreprise a fait deux choix importants. Primo, la prise en main est directement inspirée des reflex, avec un grip très prononcé. Exit la philosophie slim des hybrides historiques.

Deuxio, pour la première fois dans les hybrides numériques de Fujifilm, la molette est de type « reflex » avec les commandes P-A-S-M, ainsi que des positions de modes personnalisés C1/C2/C3/C4. Le marché de la photo est en berne et se recentre sur une niche passionnés/pros que tout le monde chasse. L’excentricité n’est pas de rigueur sur un boîtier qui doit se vendre en volumes (999€ boîtier nu).

Grosse amélioration par rapport à ce qu’aurait été un X-T40 : le châssis n’est pas en plastique, mais en alliage de magnésium. Ce qui garantit une très bonne solidité – que, là aussi, on peut qualifier de « reflex ».

Couleurs : un mode « Auto » réinventé

Depuis le début du système X lancé en 2012, les boîtiers hybrides de Fujifilm portent en eux la promesse de beaux rendus JPEG, autant en noir & blanc qu’en couleur. Une promesse tenue grâce au passé argentique de la marque dans le domaine de la production de pellicules, mais aussi grâce à sa volonté de transposer ce passé sous une forme numérique. Du X-Pro 1 au X-T4, toutes les générations de boîtiers ont apporté leur lot d’amélioration, notamment au travers de nouvelles « émulsions » numériques.

Point de nouvelle « pellicule » pour le X-S10, mais Fujifilm a (enfin !) décidé de prendre le temps de tirer parti non seulement des rendus, mais aussi des outils classiques de développement numérique. Le résultat ? Un nouveau mode « Auto », qui semble bien parti pour remuer l’industrie. Plutôt que de simplement appliquer un filtre « juste et neutre » comme le font tous les constructeurs ou d’attendre que le photographe sélectionne son film numérique, le nouveau mode Auto analyse la scène et applique une série de filtres et réglages selon la lumière, les couleurs et le sujet.

Dans un exemple, Fujifilm a démontré comment les algorithmes du boîtier appliquent sur une scène deux rendus (Astia et Classic Chrome) et trois paramétrages (exposition, plage dynamique, tons). De quoi à la fois déboucher les ombres, contenir les hautes lumières et travailler les couleurs. Le tout, en récupérant un RAW « neutre » d’un côté et un beau JPEG prêt à être partagé/imprimé sans réfléchir à autre chose que le cadre. Ce n’est peut-être pas de la 6K ou de la rafale à 156 images par seconde, mais pourtant l’impact de cette innovation va bien au-delà de la bataille des chiffres.

Le X-S10 sera disponible à partir de la mi-novembre dans plusieurs configurations :

– X-S10 boîtier nu à 999,99 euros
– kit X-S10 + XC15-45 mm à 1099,99 euros
– kit X-S10 + XF18-55 mm à 1399,99 euros
– kit X-S10 + XF16-80 mm à 1499,99 euros

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