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Fujifilm GFX100S : l’appareil photo 100 mégapixels le plus compact et le moins cher de l’histoire

À peine plus gros et à peine plus cher que les boîtiers 24×36 professionnels, le GFX100s offre une meilleure définition et un capteur aux propriétés supérieures. De quoi séduire un public encore plus large ?

Le standard moyen-format de Fujifilm GFX fête cette année ses cinq ans et c’est l’occasion pour l’entreprise japonaise pour lancer ce qui pourrait être son meilleur champion : le GFX100S. Du GFX100 lancé il y a presque deux ans maintenant, le GFX100S reprend le magnifique capteur moyen format de 100 Mpix. Un gros composant de 43,8 x 32,9 mm qui est 67% plus grand que les capteurs 24×36 mm de Sony, Nikon, Canon, Leica et Panasonic.

Les deux arguments phares de ce nouveau boîtier sont simples à comprendre : il est tout à la fois plus compact et moins cher que son aïeul. Pesant seulement 900g boîtier nu, c’est sans aucun doute le plus petit boîtier 100 Mpix de l’histoire et l’un des appareils moyen format le moins encombrant avec le GFX 50R.

Son autre argument facile à comprendre est le prix : seulement 5999 euros. Un prix très élevé pour le commun des mortels, mais extrêmement modéré non seulement dans le milieu de la photo 24×36, où les derniers boîtiers Alpha et EOS se négocient aux alentours de 4000 € (avec une pointe à 7300 € pour le Sony Alpha 1 !), mais surtout dans le milieu des boîtiers moyen format.

Alors que le ticket d’entrée était jadis au-delà des 10.000 € pour le moins défini des boîtiers, le succès de la gamme GFX de Fujifilm a permis à ce dernier de faire exploser les volumes de vente. Et donc de faire baisser les prix même sur un boîtier équipé d’un capteur « fleuron ».

Une toute nouvelle mécanique interne

Le GFX100s est 30% plus petit et 500g plus léger que le GFX100 « original ». Pour intégrer le capteur stabilisé mécaniquement dans un corps de boîtier plus compact, les ingénieurs de Fujifilm ont dû redévelopper la mécanique interne de A à Z. Avec un tout nouveau support de stabilisation plus performant (6 vitesses contre 5,5 pour le GFX100), un nouveau positionnement des éléments, une simplification de la carte-mère, etc.

Du côté de l’électronique pure, il s’agit d’un recyclage du très bon couple capteur + processeur d’image. Mais les ingénieurs ont amélioré la copie, notamment côté autofocus en faisant un meilleur usage des 3,76 millions de points détection de phase répartis sur la surface du capteur.

L’AF passerait à 0,18s et la sensibilité de « l’accroche » des sujets en basse lumière irait jusqu’à -5,5 EV (avec le tout nouveau 80mm f/1.7, lire plus loin). Autre amélioration, le Face AF et l’EyeAF, en charge de la détection et du suivi des visages et des yeux, seraient 50% plus rapides.

Espérons que ces améliorations pourront profiter au premier GFX100 par le biais d’une mise à jour logicielle !

Ergonomie reflex

S’il est une version réduite du « titan » qu’est le GFX100, le GFX100S offre des dimensions similaires à un reflex classique, avec ses 900g boîtier nu. Fujifilm n’est pas allé dans la miniaturisation à outrance, qui permet à l’appareil de proposer un large et confortable écran LCD sur le dessus affichant les réglages sélectionnés. Un excellent choix pour les photographes pros. 

Du point de vue de l’ergonomie, Fujifilm renonce un peu à son exception culturelle des molettes « à l’ancienne » et le GFX100S arbore une belle roue des modes P/A/S/M sur le dessus. Pragmatique, Fujifilm facilite ici la transition d’un système concurrent à son système moyen-format… tout en faisant baver les masses sur ses fichiers RAW 16 bit.

Quelques économies, boîtier résistant

Pour faire baisser le prix par rapport au GFX100, Fujifilm a dû rogner sur quelques éléments. Le plus important étant le viseur, qui passe de 5,76 Mpix à « seulement » 3,69 Mpix. C’est moins bien, mais on reste dans la zone de confort et il est tout de même à 85 Hz (grossissement x0,77). Point de flexibilité côté viseur puisque celui-ci est désormais fixe et non amovible (GFX100, GFX50S).

Mine de rien il s’agit pour certains photographes d’un avantage puisque cela renforce sa résistance mécanique, une résistance que Fujifilm met en avant dans son clip de présentation où son boîtier est mis en scène dans des shootings dans la neige, le sable, etc. Fujifilm ambitionne clairement d’en faire un boîtier de terrain, autant que le GFX 50R, ce qui est assez extraordinaire compte tenu de la définition d’image.

L’autre économie est à chercher du côté de la batterie : de 800 images avec les deux batteries T125 du GFX100, le GFX100S passe à 460 images avec la NP-W235, la même batterie que l’on retrouve dans le X-T4. Il s’agit ici d’une « perte » toute relative : la batterie est plus petite, au final plus endurante et moins chère à l’achat. Mais il faudra en changer en cours de longs shootings.

Soulignons que Fujifilm n’a pas procédé à une fausse segmentation marketing par le biais du logiciel : les améliorations logicielles du GFX100 seront intégrées par défaut dans ce nouveau GFX100S notamment le mode multishot à 400 Mpix ! Bilan : mis à part son meilleur viseur et le côté monobloc, le GFX100 n’a aucun argument pour justifier son prix, 5000 € plus important. 

Encore une nouvelle simulation de film !

Si Sony est une marque de technologie de pointe – il n’y a qu’à voir la liste ahurissante des performances (théoriques) de l’Alpha 1 pour s’en convaincre – l’ADN de Fujifilm, c’est la photo et la couleur. Et la marque enfonce une fois le clou de ce côté en développant une nouvelle simulation de film appelée « Nostalgic Neg. » Un film que Fujifilm place dans la case « tonalités douces/saturation élevée », et que l’entreprise a développé avec en tête la mouvance des photographes américains des années 60/70 qui shootaient en couleur.

Loin d’être un détail, l’arrivée d’une nouvelle simulation de film est, pour les photographes, l’occasion de profiter d’un rendu JPEG de qualité. Pour potentiellement se passer (ou limiter) le passage par le développement des fichiers sur ordinateur – oui, certains rendus sont tellement bons de base que nombre de photographes, notamment les photojournalistes, livrent directement des JPEG à leurs clients.

La vidéo 4K de la partie

Point de surprise ici puisque Fujifilm met de plus en plus en avant son savoir-faire vidéo, le GFX100S peut capter des flux en 4K30p avec le flux encodé en 4:2:2 bit. S’il ne fait pas de doute que la maîtrise des Sony et Panasonic reste un cran au-dessus, notamment en termes d’écosystème, certains cinéastes pourraient être séduits par le rendu très particulier du grand capteur moyen-format – quasiment aussi grand qu’un capteur d’Alexa 65 ! Un rendu qui devrait être bien mis en valeur par le débit de données assez élevé de 400 Mbit, compressés en h264 ou h265 selon les besoins.

Pour prouver la qualité et la stabilité de son nouveau bébé – et de ses optiques cinéma – Fujifilm a utilisé des GFX100S pour la captation de sa conférence de presse et sa table ronde. Une démonstration un peu sabordée par la diffusion YouTube en simple 1080p, mais le cœur y était.

Cinq années après le lancement du système GF, Fujifilm a lancé quatre boîtiers et treize optiques, la treizième étant le tout nouveau GF80mm f/1.7 R WR (équivalent 64 mm) annoncé avec ce GFX100S. D’un système naissant, Fujifilm en a fait le leader mondial des boîtiers plein format et ce nouveau boîtier devrait encore assoir cette domination.

Le GFX100S sera disponible en France dans le courant du mois de mars à 5999 euros. 

Côté accessoires, point de grip connecté avec batterie, mais un simple grip de prise en main, le MHG-GFX S,  qui sera commercialisé à 149 €.

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