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Free veut accélérer la fin du réseau cuivre pour économiser de l’électricité

Lors de la présentation des résultats semestriels du groupe Iliad, le directeur général, Thomas Reynaud, a évoqué la nécessité de mettre fin aux réseaux cuivre et demandé aux pouvoirs publics d’accélérer le passage à la fibre.

Le groupe Iliad, la maison mère de l’opérateur Free, a présenté ses résultats semestriels à la presse et son directeur général, Thomas Reynaud, en a profité pour évoquer le problème que pose actuellement le réseau cuivre, vieux de 50 ans. Selon des propos relayés par l’AFP, il estime que « C’est un non-sens énergétique d’avoir deux réseaux télécoms en parallèle, l’un en fibre optique et l’autre en cuivre. » Pour Thomas Reynaud, il faut accélérer la fermeture du cuivre dans les zones ou la fibre est déjà déployée, par exemple dans les grandes métropoles.

Car la fermeture des réseaux cuivre pourrait grandement réduire la facture énergétique. Au mois d’avril, l’Arcep a publié une étude issue de données collectées en 2020. Selon cette étude, les réseaux d’accès cuivre consomment, en moyenne, environ 35 kWh par abonnement, contre moins de 10 kWh pour les réseaux fibre. Ainsi, le réseau cuivre consomme entre trois et quatre fois plus d’électricité que le réseau fibre.

Cela n’est pas la première fois que Free s’attaque au réseau cuivre. Fin 2021, l’opérateur prônait l’arrêt des réparations en cas de déploiement de la fibre et d’arrêt des offres ADSL. Thomas Reynaud en profite pour décocher une pique à Orange, qui a présenté son plan de fermeture du réseau historique en cuivre. L’objectif pour l’opérateur historique est de procéder à une fermeture commerciale d’ici janvier 2026, pour ensuite procéder à une fermeture technique commune par commune jusqu’en 2030. Une phase de transition va avoir lieu jusqu’en 2025 avec des expérimentations, comme le démantèlement du réseau cuivre en 2021 dans les Yvelines, à Lévis-Saint-Nom. Orange mène actuellement des expérimentations dans six autres villes situées dans le Nord, les Ardennes et l’Ile-de-France. L’opérateur ne doit pas trainer, car il doit fournir un préavis réglementaire de trois ans avant de supprimer physiquement le réseau.

Le plan d’Orange manque d’ambition, selon Free

Mais pour Thomas Reynaud, ce plan n’est pas suffisamment ambitieux. Le DG d’Iliad estime qu’il doit être « porté directement par les pouvoirs publics. » Bref, il faut que le gouvernement oblige Orange à aller plus vite et il serait d’ores et déjà possible d’arrêter le réseau cuivre dans certaines métropoles. Mais selon l’Usine Nouvelle, Thomas Reynaud reconnait que certains abonnés ne veulent pas changer et que, par exemple, il y a « des locataires qui ne veulent pas lancer des travaux que pourraient leur reprocher leurs propriétaires. »

L’opérateur historique a réagi et a répondu à nos confrères de l’Usine Nouvelle. Il précise que des opérations sont réalisées sur les réseaux pour limiter l’utilisation des câbles en cuivre et ainsi réduire la consommation énergétique des infrastructures. En outre, l’opérateur a engagé dès le printemps 2021 la fermeture commerciale du réseau cuivre, par exemple des offres ADSL, pour les immeubles collectifs et les maisons individuelles qui sont déjà éligibles à la fibre, avec la présence de tous les opérateurs. Et Orange annonce que dès 2024 des fermetures techniques auront lieu dans plusieurs centaines de communes. Enfin, l’opérateur rappelle que ce chantier majeur dépend aussi de la capacité des opérateurs commerciaux à faire migrer leurs clients vers la fibre.

De son côté, Free travaille déjà sur la réduction de la consommation électrique des offres fixes : « Nous avons beaucoup travaillé sur l’efficacité énergétique des box. » souligne Thomas Reynaud. La sobriété est également de mise sur le réseau mobile : « Depuis un an par exemple, on a décidé d’éteindre certaines bandes de fréquence la nuit. » L’entreprise va aussi baisser le chauffage dans ses locaux et éteindre les enseignes de ses boutiques la nuit, afin de répondre à l’appel du gouvernement.

Enfin, le DG d’Iliad a fait la promesse chez nos confrères de franceinfo que Free n’augmentera pas ses tarifs dans les cinq prochaines années, en profitant au passage pour tacler les autres opérateurs : « En dix ans, nous n’avons pas augmenté d’un centime nos forfaits. Il n’y a aucun autre opérateur de télécoms en Europe qui n’a pas augmenté ses prix. »

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Source : Le Figaro


François BEDIN