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First-e raccroche

La banque en ligne First-e, détenue par l’incubateur Enba et le français Banque d’escompte, fermera ses portes le 3 octobre. Les 80 000 clients actifs de l’établissement en ligne sont invités à transférer leurs avoirs auprès de DAB.

Sortie par la petite porte pour First-e. La banque en ligne, lancée à la fin de septembre 1999, et qui compte 250 employés, a annoncé à ses clients, essentiellement en Allemagne et au Royaume-Uni, sa fermeture le 3 octobre prochain.La coentreprise détenue par l’incubateur irlandais, spécialisé dans l’e-banking Enba et l’établissement financier parisien Banque d’escompte, avait pourtant levé 38 millions de livres sterling (61,7 millions d’euros) à sa création il y a moins de deux ans.Cependant, First-e n’est jamais véritablement parvenue à rencontrer sa clientèle. A l’origine, elle visait 200 000 clients dès la fin de l’année 2000. Or le nombre de détenteurs d’un compte approche aujourd’hui à peine 80 000 clients.Les deux actionnaires pourraient récupérer une partie de leur mise, puisqu’ils viennent de conclure un accord de reprise des clients avec l’allemand DAB, le troisième établissement en ligne européen. DAB espère transférer entre 10 et 20 % des clients de First-e vers sa filiale britannique Self-Trade ?” forte actuellement de 40 000 clients ?”, et sa maison mère allemande DAB.Chaque client transféré fera ensuite l’objet d’une commission reversée à l’incubateur Enba. Cette prime est ” nettement inférieure ” au coût d’acquisition (339 euros) d’un nouveau client DAB pour le premier semestre 2001, estime Matthias Kroener, directeur exécutif de DAB.

Une activité non stratégique pour la Banque d’escompte

Pour la Banque d’escompte, la vente de sa participation dans First-e allait de soi depuis février 2000, soit trois mois à peine après son lancement. Dans un communiqué de presse, l’établissement financier affirme son désir de se concentrer sur son marché de référence, la France.” Notre objectif était de construire une plate-forme bancaire avant les grands établissements financiers ?” et non pas de faire une banque en ligne ?”, pour ensuite leur fournir notre savoir-faire, explique Alain Wormser, directeur général de la Banque d’escompte. First-e était en quelque sorte une maison témoin pour un éventuel acheteur. “” Malheureusement, la fusion entre Enba [le partenaire de la Banque d’escompte dans First-e, NDLR] et Uno-e pour donner naissance à un acteur paneuropéen baptisé UnoFirst a échoué au printemps dernier “, regrette Alain Wormser.

Enba en pleine déliquescence

En effet, une prise de contrôle d’Enba par Uno-e ?” une coentreprise détenue par les deux ibères BBVA et Terra Lycos ?”, avait était envisagée au début de l’année pour un montant de 1,16 milliard d’euros. Or la banque espagnole s’est ensuite rétractée, invoquant la détérioration du secteur de la banque en ligne.Financé à hauteur de 500 millions de dollars (553 millions d’euros) par des partenaires aussi prestigieux qu’Apax Partners, CGU, Intel ou encore Morgan Stanley, Enba se trouve en pleine déliquescence. L’absence d’un repreneur direct pour First-e illustre d’ailleurs la crise que traverse la société irlandaise. Une fois First-e fermée, Enba n’emploiera plus que 35 personnes, contre 400 au début de lannée 2001.

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Gérald Bouchez