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Feu la contribution, vive la contributivité !

On n’y avait pas encore pensé. Voilà un nouveau mot qui, s’il n’existe pas dans le dictionnaire, vient d’entrer dans la panoplie des méthodes appliquées aux ressources humaines : la ” contributivité ” !

La ” contributivité ” prend le pas sur la contribution, qui, du coup, tombe en désuétude. On était déjà passé de la concurrence à la compétitivité, de la production à la productivité… Des mots que l’on pouvait encore coller à l’entreprise ou à la machine.Mais, cette fois, il s’agit bien de l’homme. Sa contribution à la bonne marche de l’entreprise ne suffit plus. On va lui en demander encore davantage ! Assurément, avec la ” contributivité “?” ce concept inventé par un cabinet de consultants, il va de soi ?”, tout va changer.D’abord, le salarié, et en premier lieu le cadre, va apprendre à travailler encore mieux, plus vite, en équipe, en réseau et sans oublier de s’engager auprès de sa direction. Il déléguera davantage. Résultat : non seulement il gagnera en efficacité, mais, par dessus le marché, on lui garantit d’être satisfait du travail accompli et de sa participation à la création d’une ?”uvre commune.Enfin, affirment les adeptes du concept, ” cela va donner du sens à son travail “. Comme si celui-ci dépendait désormais d’une méthode, et plus seulement de l’intérêt qu’on y trouve !L’idée est séduisante, il faut le reconnaître. Surtout pour les DRH. Elles trouvent là une aide inespérée dans leur gestion des salariés sur un terrain souvent jugé ” instable “. Et ce, en raison de la mobilité des équipes, de leur éparpillement transnational, de l’application des 35 heures, et du perpétuel ” zapping ” auquel les équipes sont soumises.L’avènement du concept de ” contributivité ” arrive donc à un moment opportun où les cadres sont de plus en plus surchargés. D’après une récente enquête de la CFE-CGC, 81 % d’entre eux estiment que leur charge de travail s’est alourdie par rapport aux années précédentes. Ils sont par ailleurs de plus en plus nombreux à prendre de la distance par rapport à leur direction générale.Alors, puisque la contribution risque de s’émousser, vive la contributivité ! Il paraît même que certains cadres l’ayant appliquée à eux-mêmes arrivent désormais à lheure à leurs dîners en ville. Comme si une bonne gestion du temps ne suffisait plus !Prochaine chronique lundi 9 juillet

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Anne-Françoise Marès