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Facebook : un de ses cofondateurs appelle à son démantèlement

Une nouvelle voix s’est élevée jeudi 9 mai contre Facebook : l’un de ses cofondateurs, Chris Hughes, a appelé à lui imposer un contrôle strict. Pendant ce temps-là, Mark Zuckerberg est attendu à l’Élysée pour parler régulation d’internet avec Emmanuel Macron. 

« Il est temps de démanteler Facebook ». C’est Chris Hughes, l’un des cofondateurs du réseau social, qui l’écrit tout de go dans les colonnes du New York Times publié jeudi 9 mai. Dans une longue tribune au vitriol, il a appelé à séparer le réseau social initial des applications Instagram et WhatsApp. De surcroît, Chris Hughes milite pour imposer un contrôle strict au réseau social.

Sacrifier la protection de la vie privée au profit du clic

Ce texte est accompagné d’une photo où l’on peut distinguer les deux hommes, visages juvéniles, sur le campus de la prestigieuse université en 2004, l’année de la création du réseau qui compte aujourd’hui 2,7 milliards d’utilisateurs dans le monde.

Celui qui a depuis quitté l’entreprise et affirme avoir vendu ses parts en 2012 s’en prend même directement à l’actuel patron, Mark Zuckerberg. Chris Hughes l’accuse d’avoir sacrifié la protection de la vie privée des utilisateurs au profit du clic et d’avoir éliminé la concurrence sans état d’âme.

Mark Zuckerberg « a créé un Léviathan qui élimine l’esprit d’entreprise et restreint le choix des consommateurs », affirme Chris Hughes, désormais membre de l‘Economic Security Project qui milite pour l’instauration d’un revenu minimum d’existence aux Etats-Unis, et du Roosevelt Institute.

« Le gouvernement doit tenir Mark pour responsable »

Selon lui, Mark Zuckerberg pourrait décider à lui seul de configurer les algorithmes de Facebook pour modifier ce que les abonnés voient sur leur fil d’actualité ou les paramètres de protection de la vie privée. Chris Hughes regrette également le monopole de Facebook, dans la veine des propositions de démantèlement des Gafam émises par la sénatrice américaine Élisabeth Warren, début mars.

« Je suis en colère du fait que la priorité qu’il a accordée à la croissance l’ait amené à négliger la sécurité et la civilité pour la course aux clics », déplore-t-il, affirmant par ailleurs que « le gouvernement doit tenir Mark [Zuckerberg] pour responsable » de cette situation.

Le patron de Facebook à l’Élysée

Au lieu de cela, le patron de Facebook est attendu en grande pompe à l’Élysée, vendredi 10 mai, pour discuter de la régulation d’Internet avec le président français.

« Facebook accepte le fait que son succès s’accompagne d’une responsabilité », a réagi Nick Clegg, responsable de la communication du groupe, interrogé par l’AFP. « Mais on ne peut pas faire appliquer cette responsabilité en appelant à démanteler une entreprise américaine à succès [mais uniquement] via l’introduction méticuleuse de nouvelles règles pour internet. C’est exactement ce à quoi a appelé Mark Zuckerberg », a-t-il ajouté. 

Pendant de cette semaine, le cofondateur et patron du réseau social s’est évertué à le prouver, enchaînant les rencontres avec des responsables politiques, notamment européens.

Source : New York Times

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Marion Simon-Rainaud avec AFP