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États-Unis : cette sénatrice veut démanteler Facebook, Google, Amazon et Apple

Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts et candidate à l’investiture pour la présidentielle de 2020 veut « briser » les géants du numérique. Un projet de régulation du marché très ambitieux.

« Il est temps de démanteler les géants américains de la tech ! » Avec ses mots forts, la candidate démocrate à l’investiture pour la présidentielle, Elizabeth Warren ne cache pas son ambition.

Lors d’un meeting dans le Queens, à New York, le 8 mars, la sénatrice du Massachussetts a dévoilé un projet politique pour démanteler les grandes entreprises de la tech, et ainsi réguler le marché. Un plan qu’elle détaille dans une lettre publiée sur Medium.

« Aujourd’hui les grandes entreprises de la tech ont trop de pouvoir – trop de pouvoir sur notre économie, notre société et notre démocratie. Elles ont écrasé toute compétition au bulldozer, utilisé nos données personnelles pour faire du profit, et ont fait pencher les règles du jeu en leur faveur », écrit-elle.

Pour lutter contre ces entreprises monopolistiques, qu’elle accuse de détenir 70% du trafic sur Internet, Elizabeth Warren veut faire valoir un concept de « neutralité des plates-formes », qui serait appliqué aux entreprises qui font plus de 25 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel. Cela consiste à interdire à Amazon, Google, Facebook ou Apple de vendre leurs propres produits sur leurs interfaces. Par exemple : Amazon ne pourrait plus vendre sa produits Amazon Basics sur sa marketplace et Google serait forcé de séparer son moteur de recherche du reste de ses activités. 

Facebook, Amazon, Google… et Apple aussi

Même si elle n’avait pas inclus Apple dans son billet, la marque a la pomme est aussi visée par les mesures que prône la sénatrice. Dans un entretien au site américain The Verge, Elizabeth Warren rappelle qu’Apple vend ses propres applis sur son Apple Store.

« Soit ils gèrent la plate-forme, soit ils vendent », a-t-elle affirmé à The Verge. « Ils ne peuvent pas avoir les deux ».

Sur l’App store, la marque a deux énormes avantages comparatifs : d’abord, Apple détient des informations sur les vendeurs et les acheteurs, et ensuite, elle peut mettre en avant ses propres produits avant ceux des autres, juste car elle contrôle la place de marché. Cette proposition, « la plus osée » selon le site spécialisé, a pour objectif de permettre à de plus petits acteurs du net d’exister.

« Je veux un gouvernement qui s’assure que tout le monde –même les plus grandes et puissantes d’Amérique – respectent les règles du jeu », a-t-elle déclaré au New York Times.

La candidate propose également de nommer des régulateurs qui seraient chargés d’annuler des fusions, qu’elle estime « illégales et anticoncurrentielles ». Parmi elles, les rachats des groupes Whole Foods et Zappos par Amazon, de WhatsApp et Instagram par Facebook, et du service de géolocalisation Waze par Google. Dans la lignée de Bernie Sanders en 2016, la sénatrice veut aussi taxer davantage les géants du numérique. 

Cette proposition engagée a provoqué une levée de boucliers. Ed Black, le président de Computer & Communications Industry Association (CCIA), principal lobby du secteur, a réagi dans un communiqué :

« Cette proposition injustifiée et extrême, qui se concentre sur un secteur très admiré et très performant, n’est pas en accord avec des valeurs progressistes, dont la plupart sont largement partagées dans le secteur technologique ».

Déjà au centre des primaires démocrates, les géants du numérique et les passions qu’ils déchaînent seront au coeur des débats lors des prochaines élections présidentielles aux Etats-Unis, en 2020.

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Marion SIMON-RAINAUD