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Facebook s’engage à payer de plus en plus d’impôts en France

Fuites de données d’utilisateurs, propagation de contenus haineux, évasion fiscale… Le patron de Facebook France, Laurent Solly, répond dans les colonnes du Parisien aux multiples accusations auxquelles fait face le réseau social.

Dans un entretien publié samedi 27 avril dans le Parisien, le patron de Facebook, Laurent Solly est revenu sur les différents scandales qui agitent le réseau social ces derniers temps.

Plus d’1,9 million d’euros d’impôts

En plein débat sur la taxe Gafa voulue par Bruno Le Maire, le patron de Facebook France veut montrer patte blanche. Il rappelle que Facebook paie ses impôts en France, et soutient les acteurs économiques français, notamment les start-up avec son incubateur installé à Paris, Startup Garage. Par là, Laurent Solly souhaite montrer que Facebook participe au développement économique du pays. 

Interrogé à propos du récent redressement fiscal annulé de Google, le chef de la filiale française souligne que les contrats sont désormais édités par Facebook France et non plus la filiale à Dublin. Il assure enfin que Facebook paiera « de plus en plus d’impôts » en France, ce qu’il estime « normal ». Le montant devrait être bien plus élevé que les 1,9 million d’euros prélevés en 2017.

Protection des données, la priorité numéro un

Laurent Solly déclare également que la « priorité » de Facebook est d’assurer la protection des données des utilisateurs. Le patron du réseau social en France affirme que que « cela passe par de meilleurs outils humains et technologiques que nous développons depuis des années, et bien avant l’affaire Cambridge Analytica ». Il ne donne en revanche pas plus de précisions dans son propos sur les technologies en cours de développement. 

Concernant le ciblage publicitaire, monsieur Facebook France rappelle que le modèle économique de l’entreprise se fonde sur la publicité. « En moyenne, un utilisateur de Facebook voit apparaître sur son fil d’actualité 8 à 9 publicités en moyenne pour 100 contenus visionnés », détaille-t-il. Mais, il explique qu’il est possible d’« éviter le ciblage publicitaire en 3 clics » -même s’il reconnaît qu’il est impossible de ne pas recevoir de publicités…

Lutter contre la diffusion de contenus sensibles 

Eclaboussé par d’autres scandales, notamment la diffusion en live de l’attentat de Christcurch, le 15 mars dernier, en Nouvelle-Zélande, Facebook s’évertue à montrer ses efforts pour réguler les contenus sensibles (haineux, violents, pornographiques ou terroristes) sur le réseau social. 

« Sur 10 000 contenus postés, 23 à 27 sont considérés comme violents. Nous utilisons également des outils d’intelligence artificielle pour, de façon proactive et non plus uniquement sur signalement comme avant, repérer et bloquer des contenus qui ne répondent pas à notre charte. Sur les six derniers mois de l’année 2018, nous avons ainsi sorti 12 millions de contenus, posts, photos ou vidéos liés au terrorisme en les repérant dans 99,5 % des cas avant même qu’ils ne soient diffusés », revendique-t-il dans l’interview donnée au journal parisien. 

Pour aller plus loin dans la lutte contre la diffusion d’images relatives au terrorisme, Laurent Solly évoque également « la possibilité de restreindre et même interdire d’utiliser « Facebook Live » aux utilisateurs qui auraient déjà enfreint les règles de Facebook ». Une mesure difficile à mettre en place quand on sait que la vidéo du massacre néo-zélandais a été diffusée en direct pendant plus de 12 minutes depuis un compte a priori jamais signalé. 

Traquer les infox

Accusé (encore) de propager des « infox », c’est-à-dire des informations fausses, Facebook a mis en place un « réseau mondial de fact checking, né en France en 2017, avec 44 partenaires », explique le patron de la branche française. Cette collaboration entre le réseau social et les principaux médias (AFP, Libération, Le Monde, etc.) est financée essentiellement par l’entreprise de Mark Zuckerberg. 

Un enjeu primordial pour la démocratie, selon Laurent Solly, qui déclare que ces garde-fous seront renforcés en vue des élections européennes, le 26 mai prochain. 

Source : 
Le Parisien

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Marion SIMON-RAINAUD