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Facebook met fin aux suicides virtuels de la Web 2.0 Machine

Le réseau social bloque l’accès au site Web 2.0 Suicide Machine qui permettait à ses utilisateurs de supprimer profils et données personnelles de ses pages.

Pour disparaître totalement de la Toile, rien ne vaut un suicide virtuel. C’est ce que proposent les sites Web 2.0 Suicide Machine ou seppukoo.com, dont l’objectif est d’aider les internautes à supprimer profils et données personnelles des réseaux sociaux sur lesquels ils se sont inscrits. Mais le numéro 1 du secteur ne l’a pas entendu de cette oreille. Facebook vient d’annoncer qu’il venait de bloquer l’accès à Web 2.0 Suicide Machine.

La société de Mark Zuckerberg estime que l’organisateur de suicides récupère des informations pour se connecter et que ce fait « constitue une violation des règles du site de socialisation », a t-elle expliqué à l’AFP.

Pourtant, ces données, comme le mot de passe et le login nécessaires à la connexion à Facebook, sont fournies par l’utilisateur lui-même à Web 2.0 Suicide Machine. Le géant du Web ne voudrait-il pas plutôt tuer dans l’œuf une éventuelle érosion de sa communauté ? Et ce, même si peu d’internautes (58 000 selon Web 2.0 Suicide Machine) ont à ce jour commis leur suicide virtuel.

Un nettoyage par le vide

Facebook rappelle qu’il permet aux utilisateurs « qui ne veulent plus utiliser ses services, qu’ils peuvent désactiver leur compte ou le supprimer totalement ». Une désinscription pas toujours aisée, à en croire les témoignages des utilisateurs qui ont voulu un jour fuir le réseau social. D’autant que toutes les informations ne disparaissent pas des serveurs de Facebook. Dans ses conditions d’utilisation, ce dernier précise que le contenu est « supprimé d’une manière similaire au vidage d’une corbeille sur un ordinateur. Cependant, les contenus supprimés peuvent persister dans des copies de sauvegarde pendant un certain temps ».

Lorsque Web 2.0 Suicide Machine accède à Facebook, il fait, lui, un ménage complet. Le service change le mot de passe de l’utilisateur, puis efface un à un tous les contacts, le désinscrit des groupes, supprime les messages sur son mur etc. « Nous croyons que la suppression d’un compte n’est pas suffisante, explique le site dans ses FAQ, Facebook et Cie, garderont toutes vos informations et vos photos sur leurs serveurs, et pour toujours. Nous espérons qu’en effaçant un à un tous vos contacts et tous vos amis, que vos données disparaitront des sauvegardes de leurs serveurs. »

web 2.0 suicide machine – untwitter from moddr_ on Vimeo.

Seppukoo menacé de poursuites judiciaires

Afin de protéger son pré carré, le réseau social annonce qu’il pourrait prendre d’autres mesures à l’encontre de Web 2.0 Suicide Machine. Il a par ailleurs envoyé une lettre de mise en demeure à Seppukoo.com, un service équivalent.

Sur son site, ce dernier confirme : « Après avoir bloqué les accès de son site et avoir effacé de son réseau toute information nous concernant, Facebook nous menace de poursuites judiciaires dans le but de stopper la pandémie de suicides. Et l’équipe de Seppukoo.com de poursuivre : nous rejetons toutes les accusations de phishing, ou d’utilisation frauduleuse de données personnelles et invitons les développeurs de Facebook à nous rencontrer pour savoir quel type d’informations nous gardons et comment nous les protégeons ».

Ironie de l’histoire, Seppukoo.com, comme Web 2.0 Suicide Machine, gardent certaines données concernant les internautes sur leurs serveurs. « Nous n’archivons pas votre mot de passe sur nos serveurs ! Sérieusement, il va directement dans dev/null, ce qui équivaut au nirvana ! Nous sauvegardons uniquement votre photo, votre nom et vos derniers mots », affirment les responsables de Web 2.0 Suicide Machine.

Pour l’heure, Facebook est le seul site Web à avoir pris des mesures. Il n’est pourtant pas le seul visé par Web 2.0 Suicide Machine. Le service permet également de cesser d’exister sur LinkedIn, MySpace et Twitter. Lorsqu’il se connecte au site de microblogging, l’accélérateur de suicides change le mot de passe et la photo de l’utilisateur, supprime toutes les personnes suivies, ainsi que tous les followers, avant d’effacer tous les tweets, ces courts messages de 140 signes.

Avant de tenter l’expérience, les internautes doivent prendre garde : « Tout suicide est définitif », préviennent les deux services. Ceci fait, il ne reste plus qu’à retourner à la vie réelle.

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Hélène Puel