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Epo.com manque d’hormones de croissance

Abandon de son projet de fusion, fin des rêves d’introduction en Bourse, fermeture de la filiale française… Epo.com multiplie les déconvenues.

Rien ne va plus pour la banque d’investissement suédoise
Epo.com. Après huit mois de discussions, elle abandonne le projet de fusion avec son homologue allemand, VEM Virtuelles Emissionshaus.La société allemande a dénoncé l’accord initial en affirmant que les actionnaires d’Epo.com n’auraient pas respecté leurs engagements. En réalité, le projet semble avoir achoppé sur des questions financières, notamment celle concernant
la parité dans l’échange de participations entre les actionnaires des deux sociétés.Cette fusion était l’occasion pour Epo.com, numéro un en Scandinavie, de rentrer sur un marché allemand difficilement attaquable. Pour la start-up fondée en 1998, le coup est rude. D’autant qu’elle a dû, en conséquence, remiser aux
oubliettes son introduction en Bourse, prévue pour l’automne. Ce qui l’oblige à tirer un trait sur les dizaines de millions d’euros qu’elle ambitionnait de lever.A la place, la jeune pousse mise sur une rallonge de 5 millions d’euros qu’elle compte recevoir de la part de ses actionnaires de référence (Europ@web, Catalyst Fund Management, Bank Boston, et Marshall Wace), et qui viendraient
s’ajouter aux 13 millions d’euros reçus au printemps dernier.

Inventer une nouvelle stratégie

Obligée de se serrer la ceinture, Epo.com a aussitôt décidé de réduire son activité, et vient de fermer sa filiale française, ouverte l’année dernière, au profit de son implantation italienne. “Le marché français est
très fermé “,
affirme un dirigeant d’EuropeOffering.com, un concurrent français, qui ajoute : “La COB ne donne pas l’air de vouloir débloquer le marché.” En effet, aujourd’hui, la commission
n’autorise pas une dot-com à être chef de file d’une introduction en Bourse.Epo.com n’a toujours pas géré la moindre introduction en Bourse en France, et ce, malgré de multiples annonces d’intentions.“Leur présence en France se résume à un effet marketing, en fait, ils n’ont jamais réellement
démarré “,
ajoute son concurrent. Le directeur de la filiale française n’avait ainsi été recruté qu’en juin dernier.Cependant, Epo.com n’abandonne pas totalement le marché hexagonal, puisque le partenariat signé avec la filiale d’Europ@web ZeBank est toujours en cours. Censée apporter un service financier supplémentaire aux clients de ZeBank, Epo.com
pourrait donc réaliser sa première opération en France sous la coupe de ZeBank.Plus largement, Epo.com est en retard sur son programme. Alors qu’elle prévoyait de réunir 320 000 membres en Europe à la fin de l’année, seuls 80 000 investisseurs composent actuellement son réseau.Dans une note interne envoyée à la suite de l’abandon du projet de fusion, le président de la start-up, Ola Lauritzson, disait devoir définir une nouvelle stratégie visant à rendre rentable Epo.com dès la fin de l’année prochaine. Tout
en précisant que“la route sera dure”.


Mais pour que ses troupes ne se démobilisent, Ola Lauritzson n’oublie pas de préciser qu’un programme de stock-options aura de bonnes chances d’être approuvé par le conseil dadministration.

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Frantz Grenier