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EOS R, Canon se lance (enfin) dans la bataille des hybrides plein format !

L’EOS R de Canon sera annoncé mercredi 5 septembre et sera la réponse de Canon à l’invasion des Alpha de Sony. Deux semaines après Nikon, le second géant de la photo se réveille et lance un boîtier au parfum de reflex.

Mise à jour du 5 septembre 2018

Canon vient d’officialiser le lancement de son EOS R. Comme promis, voici les tarifs communiqués par le constructeur.

  • Boîtier nu : 2499 euros
  • Optique RF 50mm f/1.2 L USM : 2499 euros
  • Optique RF 24-105mm f/4 L nano USM : 1199 euros
  • Optique RF 28-70mm f/2 L USM : 3249 euros
  • Optique RF 35mm f/1.8 IS STM : 549 euros  

Le boîtier et l’optique RF 24-105mm seront commercialisées dès le 9 octobre. Les disponibilités des trois autres optiques ne sont pas encore communiqués.

Article du 4 septembre 2018

Voici une actualité doublement exceptionnelle : non seulement Canon lance un appareil hybride plein format pour répondre, à quelques jours près, à l’annonce des Z6 et Z7 de Nikon, mais en plus cette annonce… n’est pas encore officielle !

Le site Canon Rumors, spécialiste des fuites d’informations de l’univers Canon a traduit les informations de Nokishita-camera.com, site japonais particulièrement bien renseigné sur constructeurs nippons. Au fur et à mesure des fuites, que sait-on du futur produit ? Malheureusement pour Canon, tout ou presque, puisque c’est non seulement la fiche technique complète qui a fuité mais aussi des visuels du boîtier (en basse définition) mais aussi des images et les détails des optiques qui seront lancées avec ce premier boîtier. On sait donc tout… sauf le prix !

Le nouveau boîtier s’appelle donc EOS R, même si un numéro derrière cette mention pourrait arriver. L’EOS R est un appareil hybride doté d’un capteur plein format de 30,3 Mpix basé sur la technologie Dual Pixel, comme les reflex récents de la marque. Qui dit hybride, dit (comme pour Nikon) une nouvelle monture : le standard s’appelle EF-R et il offre une distance de tirage de 20 mm avec un diamètre intérieur 54 mm et 12 contacteurs de communication optique<>boîtier. Un poil moins proche du capteur (16 mm) et un poil moins large (55 mm) que chez Nikon, mais c’est déjà bien mieux que les reflex !

Dual Pixel inside

Dans un fichier PDF dévoilant l’intégralité des spécifications techniques, on apprend que l’appareil n’intègre qu’un seul emplacement pour carte mémoire, mais qu’il s’agit d’un emplacement SD au standard UHS-II comme chez Sony, alors que Nikon a préféré le standard XQD, plus rapide mais beaucoup moins répandu. L’EOS R est capable de shooter jusqu’à 8 images par seconde en RAW (contre 10 i/s pour l’A7Mark III) pendant 6 secondes consécutives (47 images consécutives). C’est à peine convenable quand on réalise qu’on parle ici d’AF simple : en mode « Servo » c’est-à-dire avec suivi du sujet, on passe à seulement 5 images par seconde, ce qui est décevant.

À lire : Exclusif : on a essayé le Nikon Z7, l’hybride plein format nouvelle génération

Heureusement côté rapidité de l’AF, grâce à la technologie Dual Pixel, c’est pas moins de 5655 points d’autofocus que revendique Canon pour son EOS R. Concernant cette technologie où chaque photosite est à la fois un collecteur de lumière/couleur et un acteur participant à la mise au point, si cette capacité n’était pas pleinement mise à l’œuvre dans les reflex où le capteur est aveugle en mode photo quand on utilise le viseur optique, le Dual Pixel devrait prendre tout son sens dans un hybride de la trempe de l’EOS R. En ce qui concerne la plage de sensibilité, l’EOS R va de 100 ISO à 40.000 ISO.

Un AF qui voit dans le noir ?

La technologie Dual Pixel et le capteur CMOS de nouvelle génération de l’EOS R seraient capable de faire la mise au point dans des scènes jusqu’à -6 EV. Détaillons : la luminosité d’une scène s’exprime en indice de lumination noté IL ou EV selon les constructeurs. A -3 EV, on est en situation de pleine lune, et -15 EV correspond à une nuit noire. La valeur affirmée de – 6EV promettrait donc d’accrocher les sujets même dans des situations très difficiles puisqu’il serait deux fois plus sensible que l’EOS 5D Mark IV, qui se « contente » d’une sensibilité à -3 EV. L’information est à vérifier et surtout à mettre en perspective : les – 6EV seraient annoncés avec le 50 mm f/1.2 de Canon, qu’en est-il avec un zoom f/4 ?

Partition vidéo

Côté vidéo, l’EOS R propose une partition en demi-teinte : si un mode 4K semble particulièrement adapté aux besoins des productions sérieuses (mode 4K All-I à 480 Mbit/s !), le reste de la fiche technique est bien plan-plan : pas de mode 4K cinéma en 4096×2160 pix (uniquement de la 4K UHD en 3840 x 2160), pas de mode 4K à 60 i/s, pas de mode Full HD à 120 i/s. Canon a clairement un bon train de retard face à la concurrence actuelle des hybrides, un retard qui s’explique sans aucun doute par sa volonté de ne pas cannibaliser les ventes de ses caméras C300 et C500…

Les utilisateurs les plus exigeants apprécieront la sortie HDMI non compressée en 10 bit dans l’espace colorimétrique BT.2020, un espace bien plus riche que le traditionnel BT.709 compatible avec les flux vidéo HDR.

Plus léger qu’un reflex, batteries historiques LP-E6

nokishita-camera.com

105 grammes de moins qu’un EOS 6D Mark II : c’est ce que pèse l’EOS R avec 580 g boîtier nu et 660 g avec sa batterie. Un poids quasi similaire au Nikon Z7 – 675 g ! – et à l’Alpha A7R Mark III (657 g). Mais côté physique, il ressemble plus au modèle de Nikon que de Sony, avec un écran LCD sur la partie supérieure de l’appareil, écran qui peut faire la différence auprès des professionnels. Sur les images qui ont fuité, cet écran est plus large et plus complet que sur le Z7, ce qui nous semble être une bonne nouvelle. L’écran LCD au dos est un beau bébé de 3,15″ pour 2,1 Mpix, un écran tactile monté sur rotule orientable comme chez les reflex de la marque. Au dos de l’appareil, à la place de la traditionnelle molette qui tombe sous le pouce droit (molette relocalisée en haut de l’appareil) se trouveraient deux commandes tactiles paramétrables. De ce côté, on attend d’en savoir plus.

nokishita-camera.com

Le gabarit de l’appareil, semble, sur les images, équivalent voire un poil supérieur au modèle de Nikon et, à fortiori, à ceux des appareils de Sony… ce qui est une excellente nouvelle pour la prise en main. Car, il faut bien le marteler, l’intérêt des hybrides experts/pros c’est leur légèreté, non la compacité, car il faut garantir une bonne prise en main avec les optiques lourdes du monde professionnel. Un élément supplémentaire qui laisse à penser que le gabarit est effectivement un poil plus volumineux que les hybrides concurrents : l’utilisation d’une batterie particulière, la LP-E6 et sa comparse un peu plus récente mais compatible, la LP-E6N. L’utilisation de cette batterie n’est pas anecdotique du tout : arrivée en 2009 avec le Canon EOS 5D Mark II, elle est toujours utilisée par les reflex maison (5D Mark IV, 6D Mark II, 7D Mark II, etc.).

En utilisant la même batterie depuis 10 ans, Canon permet aux photographes déjà équipés en Canon de diminuer le coût de l’entrée dans le système EOS R. A côté de cela, les générations Mark III de Sony et Z de Nikon imposent d’acquérir de coûteuses batteries (plus de 80 euros). Heureusement, nous direz-vous : comme son concurrent le Nikon Z7, le Canon EOS R n’est pas très endurant, avec seulement 370 images par charge selon la norme CIPA et 450 en mode Eco.

Les manques supposés du boîtier

Selon les informations que nous avons glanées, l’EOS ne serait pas un modèle haut de gamme capable de tutoyer un A7R Mark III de Sony : ce serait plutôt un concurrent de l’A7 Mark III et du Nikon Z6. Au rang des manques d’importance, on note l’absence de stabilisation mécanique du capteur, un seul emplacement pour carte mémoire, pas de mode AF avec suivi de l’œil (Eye AF) et pas de mode 4K à 60 images par seconde.  Nous attendrons l’annonce officielle de demain pour nous prononcer, mais si c’était le cas, ce serait assez décevant face à l’A7 Mark III de Sony…

Quatre optiques au lancement dont deux d’exception

Qui dit nouvelle monture dit nouvelles optiques ! Si les modèles EF (plein format) et EF-S (APS-C) seront utilisables via des bagues d’adaptation, Canon se devait de sortir des optiques natives. Affublée du préfixe « RF », elles seront au nombre de quatre au lancement : un nouveau RF 24-105 mm f/4 L IS USM qui devrait être l’optique kit de la majorité des utilisateurs et un très attrayant RF 35 mm f/1.8 IS Macro STM qui est à la fois petit, lumineux et léger (305 g !).

A côté de ces deux classiques, deux optiques d’exception : une nouvelle version du 50 mm ultra lumineux de Canon qui s’appellera RF 50 mm f/1.2 L USM qui sera, on l’espère plus piquée que le vieillissant EF 50 mm f/1.2 actuel. Et surtout un zoom de compétition ultra lumineux et jamais vu, un 28-70 mm f/2 L USM. Non stabilisé comme les 24-70 mm f/2.8 de la monture EF, ce zoom est avec le sigma 24-35 mm f/2, le zoom plein format le plus lumineux de l’histoire. Un bijou qui souffrira un peu des absences de stabilisation (pas de lentille de stab et capteur non stabilisé), mais dont les 1,43 kg su la balance promettent un rendu d’image à la hauteur.

www.canonrumors.com & twitter.com/InsungFilms

Espérons que Canon fasse comme Nikon et communique, lors de l’annonce officielle qui devrait avoir lieu demain mercredi 5 septembre, une vraie feuille de route optique. En tous les cas, Canon lancerait dès le début deux optiques vraiment hors du commun et deux autres modèles incontournables. C’est bien vu.

Point d’informations de disponibilité ou de prix, mais nous mettrons à jour cet article demain pour vous tenir au courant. Selon la fiche technique, il semble s’agir d’un appareil plein format 24 x 36 d’entrée de gamme – sa fiche technique tente de répondre au Sony A7 Mark III – qui devrait tourner aux alentours de 2000 euros.

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