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Enition est à six mois de révolutionner l’e-commerce

Le facturier de flux IP rentre dans une phase d’industrialisation de sa technologie. Enition lève 16,5 millions d’euros et teste à grande échelle sa technologie de micropaiement avec plusieurs opérateurs européens.

Les autoroutes de l’information auront bientôt leur péage. Créé en 1999, le français Enition (ex-Net Toll, péage du Net en français), en a terminé avec le développement de sa technologie de micropaiement et vient d’entrer en phase de test avec plusieurs grands opérateurs européens. Si la start-up se refuse encore à donner les noms de ses clients potentiels, cette période de test devrait aboutir à la signature de ses premiers contrats au cours du premier semestre 2002.La technologie Net Toll permet en effet aux opérateurs de communication ou aux FAI de facturer à leurs abonnés les achats que ces derniers ont effectué sur Internet. L’opérateur, ou le FAI, redistribue ensuite au marchand l’argent qui lui est dû.En plus du paiement à l’acte, le système rend ainsi possible ce qui a fait la réussite du Minitel : le paiement à la durée, et sans téléchargement de plug-in. En outre, Net Toll prend en compte les caractéristiques naturelles d’Internet. La solution rend possible de facturer un client au volume de données téléchargées.

Une solution cruciale pour le décollage du commerce en ligne

Sur le papier, Net Toll est une solution idéale pour rentabiliser l’activité des fournisseurs de contenus numériques, car la technologie a toutes les qualités pour résoudre le problème du micropaiement sur Internet : paiement au temps ?” pour la consultation de bases de données ?”, à l’acte ?” pour l’achat de services ?”, ou au volume ?” pour l’achat de musique ou de téléchargement en tout genre.Pour les consommateurs, il a le mérite de rassembler tous les microachats du mois sur une seule facture et de simplifier au maximum le processus d’achat. Pour les fournisseurs de contenu, il contribue à créer un environnement économique où gagner de l’argent ne rime plus seulement avec chiffre d’affaires publicitaire.En échange, Enition se rémunère sous licence en fonction du nombre d’utilisateurs, et non sur les commissions prélevées sur les flux financiers.

Cisco, Reuters et maintenant Nokia

Tout scepticisme disparaît quand on sait que Reuters, numéro un mondial de l’information économique, Cisco, également numéro un mondial dans le secteur des équipements Internet, et Galileo ont financé Enition dès ses débuts. Avec ces trois-là, Enition vient de boucler une nouvelle levée de fonds de 16,5 millions d’euros pour lancer la commercialisation de sa technologie. En plus des actionnaires d’origine, deux nouveaux ont été conviés à ce tour de table : Softbank Europe et Nokia.La présence du constructeur finlandais n’est pas un hasard. La technologie Net Toll, fonctionnant au niveau de la couche IP, rend le système de paiement indépendant des réseaux de communication. Enition ambitionne ainsi de proposer sa solution aux opérateurs mobiles GPRS, UMTS ou i-Mode.Et comme cela a été décidé lors de l’entrée de Cisco dans le capital d’Enition, Nokia pourrait intégrer Net Toll dans ses architectures de réseaux mobiles. Les discussions sont toujours à l’ordre du jour avec Cisco pour ses prochaines générations de serveurs.” Ce type d’accord avec les constructeurs nous permettrait de déployer rapidement notre technologie sur les réseaux “, déclare Jean-Luc Leleu, président et fondateur d’Enition. Et, surtout, il imposerait Net Toll comme le standard mondial du micropaiement sur le Web.Mais, avant cela, Enition doit faire ses preuves en Europe. De son succès dépendra la commercialisation de sa technologie aux Etats-Unis et en Asie. Et donc la finalisation des discussions avec Cisco et Nokia.

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Frantz Grenier