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En attendant la nouvelle donne, le secteur du jeu vidéo perd la cote

Tout n’est pas joué sur le marché très concurrentiel des loisirs numériques. Les éditeurs pâtissent de l’attentisme des joueurs… et des marchés.

” Les analystes nous ont mal compris, mais ce n’est pas dramatique. Notre stratégie mass market nous réconciliera avec eux. “ Le PDG d’Infogrames Europe, Jean-Claude Larue, se veut rassurant et sûr de lui, à l’image de son bouillonnant patron et ami, Bruno Bonnell. Et de l’optimisme, il en faut dans un climat plutôt tendu entre le premier éditeur français de jeux vidéo et le monde de la finance.Depuis bientôt un an, Infogrames a vu sa capitalisation boursière fondre comme neige au soleil : sur les douze derniers mois, le titre a perdu près de 60 % de sa valeur (à 17,7 $, soit 116 F, le 21 février). Et pourtant, l’éditeur a enregistré une croissance de 26,4 % de ses recettes sur le premier semestre 2000-2001 à 349,8 millions d’euros, tout en redressant la barre de la société américaine GT Interactive (16,5 M$ de résultat net, soit 118 MF), acquise en novembre 1999 et longtemps déficitaire.Aujourd’hui, c’est le pragmatisme qui prime. L’eldorado virtuel du jeu en ligne est mis à l’écart au profit des jeux sous licences (de films, de jeux traditionnels ou encore de héros de BD) à l’attention du grand public. En effet, “les produits sous licence rassurent le consommateur qui retrouve un univers connu. C’est pourquoi nous préférons investir dans l’achat de licences que dans la communication.” Bruno Bonnell ne saurait être plus clair sur les raisons qui l’ont poussé à s’offrir Hasbro Interactive, courant janvier.Pour 100 millions de dollars (717 MF) ” dont seulement 5 % en cash “, Infogrames s’octroie le ” droit d’exploitation exclusif des marques existantes et à venir d’Hasbro pour vingt ans, sur toutes les plateformes numériques actuelles et futures. “ Une aubaine que le Lyonnais n’a pas laissé passer. Il empoche un catalogue de 250 produits (Monopoly, Cluedo et Jeopardy) et accède à 600 franchises, dont la mythique Atari.Étant donné les résultats de Cryo, autre éditeur français, on serait tenté de donner raison à Bruno Bonnell. La filiale internet de l’éditeur parisien, cotée au Nouveau Marché, vient de publier un chiffre d’affaires de 20 % inférieur aux prévisions (7,8 M$, 51 MF). Introduit le 21 septembre dernier à 19,5 euros (128 F), le titre Cryo Networks s’échangeait à 4,88 euros (32 F) le 21 février. Et les résultats de la maison mère ne sont pas meilleurs. Les déconfitures croisées de Cryo et d’Infogrames sont à l’image d’un marché du jeu atone, en proie à la difficile transition des plateformes (consoles), entraînant l’attentisme des consommateurs, et à une forte saisonnalité.

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Amaury Mestre de Laroque