Passer au contenu

EdgeRank, l’algorithme de Facebook qui fait polémique

Début septembre, le réseau social a modifié son algorithme EdgeRank pour punir les spammeurs, créant un début de polémique aux États-Unis.

Facebook veut couper court à la polémique née de la forte chute de la visibilité des publications des pages auprès de leurs fans. Entre 40 % et 50 % depuis début septembre, selon Jeff Doak, l’un des dirigeants de WPP, le leader mondial de la publicité. En cause : les modifications apportées à l’algorithme, connu sous le nom d’EdgeRank qui détermine les éléments apparaissant dans le fil d’actualités des utilisateurs.

Pour ses détracteurs, la société chercherait ainsi à pousser les entreprises, notamment les petites, souhaitant communiquer sur le réseau social à adopter les publications payantes (3 000 dollars pour un message affiché sur un million de profils).

Les mauvais élèves sont les plus critiques

« Nous modifions fréquemment notre algorithme. Les changements récents visent à pénaliser les publications ayant un taux de plainte supérieur à la moyenne et à récompenser celles qui ont un taux inférieur à la moyenne », a assuré vendredi dernier Will Cathcart, responsable des fils d’actualités chez Facebook, au cours d’une rencontre avec la presse au siège de Menlo Park. Selon lui, la visibilité des publications est restée « globalement inchangée après ces changements », contredisant ainsi les chiffres publiés par plusieurs cabinets d’études.

En clair, ce sont les mauvais élèves qui se plaignent des nouveaux critères. Ces derniers auraient, en outre, déjà produit des effets positifs : le nombre de publications signalées par les membres comme spams a enregistré une baisse à deux chiffres depuis septembre, alors que le taux d’engagement (pourcentage de fans d’une marque interagissant avec ses publications) a, lui, progressé.

En moyenne, pour chaque publication, seulement 15 % des utilisateurs aimant une page la verront s’afficher sur leur fil d’actualité. « Même les gens qui viennent toujours sur Facebook ne peuvent pas voir tout ce qu’il s’y passe », justifie Will Cathcart. C’est donc le réseau social qui choisit les contenus que pourront voir ses utilisateurs, en sélectionnant les photos, les vidéos ou les liens qu’il juge le plus pertinents.

Un algorithme comportemental

L’algorithme développé par Facebook entre également en action pour les publications d’amis. Il choisit celles qui considère comme importantes, puis détermine leur ordre d’affichage.

Trois critères sont pris en compte, selon Will Cathcart. Premièrement, les interactions passées avec l’auteur : plus un utilisateur a aimé, commenté, partagé les précédentes publications, plus les nouvelles seront mis en avant. Deuxièmement, les interactions passées avec le type de contenus publiés : le fil d’un utilisateur aimant régulièrement des photos sera plus fortement composé de photos. Enfin, les réactions des autres utilisateurs à cette publication : plus une publication est aimée et commentée sur le réseau, plus elle sera diffusée auprès d’autres membres.

EdgeRank s’adapte également aux comportements de chacun. Un amateur de jeux sociaux verra ainsi des actualités sur ce thème, quand les autres en seront épargnés. « Nous comprenons aujourd’hui mieux les centres d’intérêts des utilisateurs », explique Will Cathcart. Il y a encore peu de temps, ces derniers étaient en effet inondés, souvent jusqu’à l’excès, par les publications émises par ces jeux. Zynga, le leader mondial du social gaming, reconnaît d’ailleurs que les modifications apportées par Facebook ont nettement réduit sa visibilité.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jérôme Marin (correspondant à San Francisco)