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Ecran noir pour CanalWeb

L’opérateur de télévision sur Internet, lancée en juillet 1998, est mis en liquidation judiciaire. Le tribunal de commerce de Paris a décidé, mardi 30 avril, de rejeter les offres des deux repreneurs encore en lice.

CanalWeb a vécu. L’opérateur de télévision sur Internet, créée en juillet 1998 à l’initiative de Jacques Rosselin, a été mis en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, mardi 30 avril. Les offres des deux repreneurs encore en lice ont été jugées trop faibles, tant au niveau financier que sur le plan humain. Les actifs ?” à commencer par la plate-forme de diffusion de télévision IP, les programmes, les studios DV et les marques commerciales… ?” seront cédés au plus offrant.La disparition de cette ex-start-up emblématique de l’Internet francophone laisse le concept de télévision numérique sur Internet entre les mains de grands groupes médias. A l’image de feu la Net-économie, CanalWeb aura tour à tour profité et subi les excès de cette période.Aujourd’hui, dans un dernier communiqué, CanalWeb fustige encore une “optique spéculative de court terme” et “ces fonds de “capital-risque”, entraînés par Paribas Affaires Industrielles et Galileo, qui ont “débranché” la société, lorsque la possibilité de faire une plus-value […] en Bourse a disparu”.Une stratégie de croissance volontariste qui aura vu CanalWeb déménager de ses studios ” historiques ” de la rue Cognacq-Jay pour un immeuble de la rue Troyon, à deux pas de la place de l’Etoile. Dans le même temps, les effectifs (aujourd’hui, ramenés à 20 personnes) grimpaient jusqu’à 130 collaborateurs.Côté émissions, Jacques Rosselin concède quelques faiblesses : “Il y a avait du bon, du mauvais et parfois du médiocre, mais finalement notre production [près de 10 000 programmes], n’était pas plus improbable que certaines grilles du câble.”Depuis six mois, CanalWeb était en redressement judiciaire et avait dû se repositionner sur le créneau du B-to-B, un “marché minuscule “, confesse Jacques Rosselin, mais qui en l’occurrence peut parfois aider à convaincre certains investisseurs.Le fondateur de CanalWeb continue de croire au concept d’un bouquet de programmes thématiques qui serait pour partie payant. Peu à peu, Noos, Wanadoo et dernièrement TF1 se sont lancés (avec plus ou moins de réussite) dans le développement de bouquets de programmes sur Internet. “Nous sommes dans une phase de relais, un passage difficile”, ponctue Jacques Rosselin. Une période qui marque l’éclipse définitive de CanalWeb.

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Philippe Crouzillacq