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Dominique Bourra, chargé de mission de l’Anvar à la CCFI : ” Un réseau académique, militaire, industriel qui attire les Américains “

L’homme de l’Anvar à la Chambre de commerce franco-israélienne, en bon observateur de l’économie d’Israël, fait le point sur les partenariats en cours.

Dans le secteur des technologies, comment évoluent les relations entre Israël et les États-Unis ?Depuis les attentats du 11 septembre 2001, la coopération entre Israël et les États-Unis s’est encore renforcée, notamment en matière de recherche et développement dans le domaine de la sécurité. La participation active du Darpa ?” l’Agence américaine pour les projets de recherches avancées de défense ?” aux projets israéliens liés à la lutte antiterroriste en témoigne. Aujourd’hui ce n’est plus le potentiel du marché local israélien, ni le potentiel régional qui intéresse et motive les grandes sociétés américaines telles que IBM, Intel, Motorola, Cisco et Microsoft à conserver leur unique centre de recherche et développement en Israël. Ce qui attire et maintient la présence américaine, c’est non seulement la qualité du savoir-faire israélien, mais aussi le fait de se trouver au c?”ur d’un réseau académique, militaire et industriel. Les fondateurs des plus grandes entreprises israéliennes et des grands fonds de capital-risque, tels que Given Imaging, Check Point ou encore Magic, sont tous issus de l’unité 8200 ou de l’unité Mamram, qui sont les unités d’élites scientifiques de l’armée.On a souvent parlé d’Israël comme du 52e État américain…Il est vrai que parler d’entreprises américaines ou israéliennes n’a pas toujours beaucoup de sens, notamment pour toutes les sociétés issues de ce pays et cotées au Nasdaq. Il existe de sucroît toutes une série de fondations qui constituent un puissant soutien des relations entre les deux pays. Par exemple la Bird Fondation, située aux États-Unis, est à l’origine de plus de 500 projets israélo-américains pour un total de plusieurs centaines de millions de dollars.Où en est aujourd’hui la coopération entre la France et Israël ?La coopération technologique n’est pas préservée des soubresauts du conflit israélo-palestinien, mais elle parvient malgré tout à se protéger des poussées erratiques que peuvent connaître les relations internationales au Moyen-Orient. Au mois de mai dernier, alors que les rapports entre les deux pays étaient plutôt tendus, la Direction générale du ministère israélien des Sciences soulignait que les rapports entre scientifiques israéliens et français devaient rester indépendants de la situation politique. La coopération franco-israélienne est particulièrement étroite dans le secteur biomédical et l’industrie spatiale. Le Centre national d’études spatiales et le Centre spatial israélien, ISA, collaborent pour le lancement de satellites et leur approvisionnement en composants. En 1996, Amos 1, satellite israélien, a été lancé de Kourou en Guyane. C’est en outre Alcatel Espace qui avait réalisé le système de ce satellite. Dans le cadre de cette coopération, le Technion (l’Institut israélien de Technologie) travaille en étroite collaboration avec l’École Polytechnique. Dans cette dynamique, un accord entre Dassault Systèmes, IBM et le Technion permet aujourd’hui de développer un centre de compétences en gestion de cycle de vie de produits. Cette recherche s’appuie sur le logiciel Catia 5 développés par les équipes de Dassault Systèmes.Et dans le domaine biomédical ?Israël et la France travaillent ensemble de manière ponctuelle sur des questions comme l’hépatite C ou les biomarqueurs de la dépression et les Instituts Weissman et Pasteur travaillent depuis de longues années de concert. Mais globalement, en ce qui concerne la recherche biomédicale, la coopération dépasse aujourd’hui les intérêts bilatéraux pour s’inscrire dans un espace européen. Le programme stratégique de recherche et développement dans le secteur biomédical qui débutera en 2003 englobe l’ensemble des pays de l’Union européenne et y associe Israël en tant que membre. Ceci est un signe incontestable de la vigueur des rapports existants entre la France, Israël et l’Europe.

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Michel Derczansky