Une semaine après les révélations du Wall Street Journal, Apple doit faire face aux premières poursuites judiciaires. Après avoir testé 101 des plus populaires applications mobiles, le quotidien avait démontré que plusieurs d’entre elles envoyaient à des sociétés marketing des données personnelles d’internautes. Dans cet article, Apple et son iPhone étaient particulièrement pointés du doigt.
Aujourd’hui, le constructeur doit faire face à deux class actions menées par les cabinets KamberLaw et Fears Nachawati. Les actions collectives ont été déposées en Californie. Elles visent la firme de Cupertino ainsi qu’une dizaine d’éditeurs parmi lesquels Backflip pour son jeu Paper Toss, Pandora, Outfit7 pour le jeu Talking Tom Cat, The Weather Channel, etc., dont la liste pourrait encore grossir. Le créateur de l’iPhone est poursuivi en tant que complice de ces sociétés.
Traquer l’internaute avec l’identifiant de l’iPhone
La plainte accuse ces éditeurs de communiquer à des tiers, dont des régies publicitaires, des informations personnelles permettant d’envoyer au consommateur des réclames sans son consentement. Parmi les données collectées en toute discrétion par ces applications, figure le numéro unique d’identification qu’Apple octroie à chacun de ses iPhone. Cet identifiant permettrait aux sociétés partenaires de traquer toutes les actions en ligne du propriétaire du téléphone. Selon la plainte, des informations concernant l’âge des utilisateurs, leur sexe, leur localisation seraient aussi transmises à ces sociétés explique le Washington Post.
« Les consommateurs sont engagés dans une place de marché [l’AppStore], mais ne sont pas clairement informés des règles du jeu, explique Dave Stampley, avocat chez KamberLaw, au quotidien américain. Ils paient avec leurs informations personnelles et ne le réalisent pas ». Selon l’avocat, l’action judiciaire n’aurait pas pour but d’interdire la collecte de données, mais aurait pour dessein d’encadrer ces pratiques et d’appeler à plus de transparence.
Des pratiques loin d’être encadrées
Accessoirement, les plaignants font valoir qu’ils ont « souffert de ce que leur ordinateur personnel [iPhone, iPad, NDLR] ait été transformé en appareil susceptible d’espionner tous leurs mouvements en ligne, rapporte l’AFP. En conséquence, tous les fonds, revenus et avantages injustement perçus par les défendeurs en conséquence de leurs actes appartiennent en droit aux plaignants », estiment-ils.
La semaine dernière, The Mobile Marketing Association, une association regroupant les professionnels du secteur, a annoncé qu’elle allait mettre en place des règles concernant la collecte personnelle d’informations et leur utilisation. Une déclaration qui visiblement est tombée trop tard.
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