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Davantage de variable, et pour tous

Les SSII augmenteront les salaires de 5 % en 2001. Elles jouent sur la part variable, qui s’étend à toutes les fonctions et augmente pour tous.

Sans surprise, les salaires sont encore à la hausse dans les SSII cette année. Mais dans une proportion légèrement moindre qu’en 2000. En moyenne, les prestataires interrogés par le cabinet Hewitt pour 01 Informatique – de grandes structures, pour l’essentiel (voir méthodologie) – prévoient d’augmenter les salaires de 4 à 5 % pour 2001, alors qu’elles envisageaient 5,1 à 5,5 % pour 2000, l’année dernière. La différence, aujourd’hui, c’est qu’elles ne veulent plus embaucher dans des fourchettes de prix qu’elles n’estiment pas raisonnables.“Le marché du recrutement est tendu, rappelle Gilles Reboul, responsable du recrutement chez Sopra. On ne peut cependant pas mettre en péril la cohérence de l’entreprise en offrant des salaires démesurés. Le salaire d’embauche est un voyant de chauffe.” D’ailleurs, les jeunes diplômés ne s’attendent plus forcément à l’eldorado – en tout cas, lorsqu’ils se présentent dans une SSII traditionnelle. A l’image de Julien, vingt-trois ans, frais émoulu de l’Ecole d’ingénieurs en génie informatique et productique de Valenciennes (Eigip), qui escompte obtenir un salaire brut annuel de 210 000 francs pour un poste de développeur dans une SSII . Si l’on en croit l’étude Hewitt, sa requête correspond tout à fait à la rémunération globale moyenne de 206 000 francs, attribuée aux analystes-programmeurs cadres.Pour éviter de se trouver de nouveau piégées dans la course effrénée aux salaires en 2000, les SSII ont mûri une stratégie entamée les années précédentes. Contenir la croissance de la masse salariale dans des limites raisonnables en jouant sur d’autres paramètres, comme les stock options ou l’ouverture du capital aux salariés. Et, au-delà même de la rémunération, sur un environnement attractif, tant sur le plan professionnel que personnel.

Un moyen efficace de limiter le turn over

i la rémunération de base évolue suivant les schémas classiques des grilles de salaires, la part variable évolue bien plus librement. Pour de nombreuses fonctions, son attribution relevait encore de l’exception l’an dernier. En 2000, selon Hewitt, elle est devenue bien moins sélective et représente en moyenne 10 % du salaire fixe pour les fonctions clés ou les compétences rares. Elle atteint même entre 3 et 6 % pour des postes d’ingénieurs et techniciens réseaux, d’ingénieurs système, d’ingénieurs d’exploitation, peu habitués à ce type de rémunération.Mais les grands gagnants sont, sans nul doute, les commerciaux. D’un très raisonnable 26 % l’année dernière, la proportion de leur salaire variable atteint un incroyable 48 % du fixe en 2000. De façon générale, le variable a pour objet de favoriser le maintien du personnel dans l’entreprise en lui octroyant une part des fruits de sa croissance. Le contexte économique aidant, la tendance à la généralisation et à la hausse de ce mode de rémunération devrait persister en 2001. “Nous sommes très réactifs sur la part variable pour ne pas télescoper les rémunérations fixes des anciens, mais aussi pour accompagner et récompenser notre croissance annuelle de 13 %, confirme Denis Bellet, directeur des ressources humaines de Sema Group. Et, enfin, par mesure de précaution. Car il est plus facile de réguler la part variable et les avantages que la part fixe, par nature plus rigide.”Toujours dans la même optique, les SSII ont choisi d’embaucher au prix du marché dans les métiers de base tels les ingénieurs d’études, soit à 200 000 francs annuels environ, voire moins. Et avec peu ou pas de part variable. “Nous ne voulons pas favoriser les entrants pour ne pas déstabiliser notre pyramide des salaires, insiste Dominique Moog, responsable du recrutement chez Cognitis. Un ingénieur débutant spécialiste grands systèmes pourra être rémunéré 200 000 francs, et un ingénieur nouvelles technologies 230 000 francs.” Chez Sopra, un ingénieur d’études sera recruté à 190 000 francs à Paris (selon Hewitt, la rémunération globale moyenne est de 230 000 francs) et à 180 000 francs en province, avec un bonus de 20 000 francs pour les diplômés des grandes écoles.

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Philippe Thireau