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Daniel Zamparini (PSA Peugeot Citroën): ” Intégrer les fournisseurs en amont dans l’usine numérique “

Comment, en tant que constructeur automobile, définissez-vous l’intérêt des TIC ? PSA Peugeot Citroën veut réduire d’un an le délai de développement de ses prochains véhicules…

Comment, en tant que constructeur automobile, définissez-vous l’intérêt des TIC ? PSA Peugeot Citroën veut réduire d’un an le délai de développement de ses prochains véhicules pour le ramener à vingt-quatre mois. Nous achetons pour 25,6 milliards d’euros de marchandises auprès de 450 groupes industriels, dont 20 % pèsent pour 50 % de nos achats. Cela représente de 70 à 73 % du prix de revient d’un véhicule. Nous avons intérêt à intégrer les meilleurs fournisseurs mondiaux à nos processus. D’autant que nous avons des programmes d’innovation avec eux.Quel est l’impact des NTIC sur l’économie de votre entreprise? Nous avons trois projets majeurs, cohérents entre eux et complémentaires. Tout d’abord, nous avons pris une participation financière dans Covisint, la place de marché mondiale du secteur automobile.Quel est l’intérêt de participer à Covisint et d’ouvrir en même temps un portail de fournisseurs ? Nous apprendrons en cours de route à bien répartir les rôles entre ces deux outils. Mais, d’ores et déjà, on peut dire que l’intérêt de Covisint, c’est de trouver en standard des technologies et des services qu’il aurait fallu développer spécifiquement en interne. Notamment en ce qui concerne la logistique, les achats en ligne – appels d’offres, achats sur catalogue – et la coconception.Avez-vous une réelle mesure de la productivité des TIC sur l’économie de votre entreprise ? Les TIC sont un facteur de succès, mais pas déterminant. Ce n’est pas parce que la technologie est en place qu’elle fonctionnera correctement au bénéfice du groupe. L’axe majeur de nos projets est de donner à l’ensemble des acteurs la fluidité d’une vision commune.Que pensez-vous du paradoxe de Solow, selon lequel plus on investit dans la productivité, moins on est productif ? Ce paradoxe se vérifie si l’on n’est pas capable d’intégrer les fournisseurs en amont dans une ” usine numérique “. Ou si l’on reste dans un monde physique. Car, dans ce cas, il est exclu de développer un véhicule en deux ans avec des développements parallèles. Il est presque aussi difficile de former les gens que de développer des technologies.Parvenez-vous à lier vos dépenses en TIC à la progression des revenus, des marges et des effectifs de l’entreprise? PSA gagne des parts de marché. Mais il est très difficile d’en avoir une vue globale et synthétique. Nous avons utilisé la technique de la valeur actualisée nette pour les grosses opérations d’investissement en TIC – notamment pour la CAO et pour l’ingénierie numérique. Avec cette technique, on sait aujourd’hui que nos investissements créent de la valeur et que le retour sur investissement est rapide.

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Propos recueillis par Erick Haehnsen