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Coronavirus : la Nasa a mis au point un respirateur facile à fabriquer et transportable

Une équipe d’ingénieurs californiens s’est mobilisée pendant plus d’un mois pour concevoir un appareil respiratoire « prêt-à-fabriquer ». Un moyen pour répondre à la pandémie de Covid-19 qui frappe particulièrement les États-Unis. 

« Fou ». C’est comme cela que l’ingénieure américaine, Michelle Easter, résume le projet du laboratoire californien Jet Propulsion appartenant à la Nasa auquel elle a participé. Pendant 37 jours, toute l’équipe de chercheurs s’est réunie à la fois sur Zoom et dans ses laboratoires pour élaborer un respirateur « facile » à fabriquer et « reproductible en masse » : le VITAL (Ventilator Intervention Technology Accessible Locally). Un appareil palliatif qui porte bien son nom – surtout dans un pays qui en manque cruellement.

NASA/JPL-Caltech – Le respirateur VITAL est mobile et facile à fabriquer.

Efficace contre la détresse respiratoire

Comme le rapporte le magazine Sciences et Vie, la Nasa a annoncé le 23 avril 2020 que le respirateur avait été testé avec succès par des médecins de l’École de médecine Icahn du centre hospitalier Mount Sinai, à New-York. Pour l’instant il n’a été éprouvé que sur des mannequins et non sur de vrais patients.
Au cours de ces tests, l’appareil s’est montré efficace pour prendre en charge les défaillances pulmonaires provoquées par la Covid-19, notamment le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). 

Mobile et « facilement » reproductible

Conçu pour pallier le manque de respirateurs aux États-Unis,  le VITAL est en quelque sorte la version simplifiée d’une machine classique. Sa fabrication nécessite moins d’éléments que les respirateurs traditionnels et les pièces nécessaires sont soit déjà commercialisées soit facilement reproductibles à la chaîne. Un autre avantage : il est mobile. Le VITAL peut donc être utilisé ailleurs qu’en milieu hospitalier. 

Un prouesse technologique, donc, mais qui induit des sacrifices. Le VITAL peut seulement traiter les patients atteints du SDRA et non d’autres pathologies respiratoires alors que les respirateurs hospitaliers peuvent en traiter un grand nombre. Outre sa spécificité Covid-19, cet appareil est moins résistant : sa durée de vie est estimée à 3 ou 4 mois, juste de quoi passer la crise. Aucun coût de fabrication ou prix de vente n’a encore été communiqué. 

Des aventures « folles » partout dans le monde 

Dans le contexte de la pandémie, les initiatives pour venir en aide aux fabricants sont nombreuses et diverses. Des chercheurs tunisiens ont ainsi conçu un respirateur à imprimer en 3D à moins de 400 euros pièce – dont le patron va être diffusé en open source. Les autorités doivent adouber le projet d’ici le 4 mai. 
Côté français, un projet universitaire a été financé par l’Agence de l’innovation de défense (AID) soutenu par le ministère des Armées. En un peu plus d’un mois, depuis le 16 mars, un collectif nantais de 250 bénévoles a mis au point le « MakAir », un respirateur artificiel à moins de 1 500 euros pièce. Ils attendent aujourd’hui l’aval des instances compétentes pour entamer la production en volume.

Sources : JPL NasaSciences et Vie & Ouest France

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Marion SIMON-RAINAUD