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Coronavirus : des chercheurs tunisiens conçoivent un respirateur open source à imprimer en 3D

Face au manque criant de matériel sur le continent africain, un groupe de scientifiques a fabriqué une machine d’assistance respiratoire à partir d’une imprimante 3D. Le mode de fabrication sera disponible en ligne. 

Les respirateurs sont une denrée rare en Afrique – moins de cent ont été recensés sur tout le continent. Face à cette pénurie, un groupe d’universitaires du réseau panafricain Honoris United Universities a conçu un Ventilateur non invasif (VNI) à imprimer en 3D pour moins de 400 euros pièce. 

Un respirateur en DIY

Sans breveter l’invention, les scientifiques vont ensuite mettre le patron en open source. Il suffira donc de télécharger le logiciel sur Internet qui s’accompagne d’un manuel de fabrication et d’un mode d’emploi complet pour particuliers ou professionnels. Les matières premières ont été choisies à la fois pour leur « fiabilité » mais aussi pour leur « facilité d’accès ». Le défi est immense : permettre à n’importe qui de fabriquer rapidement des respirateurs.

Honoris United Universities
Comme sa fabrication, son utilisation est aussi composée sur le mode du kit. A priori, le VNI se présente comme un simple masque lavable en silicone avec filtre (image 1). Auquel s’ajoutent un tube, un venturi qui permet de calibrer le débit et une bouteille d’oxygène (image 2). L’option complète y additionne enfin un presseur qui actionne le ballon insufflateur en cas de motorisation du dispositif (image 3). Vous pouvez également voir un résumé du projet dans la vidéo ci-dessous. 

Cette initiative est portée par le Tunisien Nidhal Rezg, docteur en automatique industrielle qui enseigne à l’Ecole polytechnique de Tunis et à l’Université de Lorraine, à Metz. Interrogé par Le Monde Afrique, l’initiateur du projet raconte : « C’est grâce au télétravail et au confinement que l’idée a émergé ». Et en quelques jours, le consortium était mis sur pied.

Une « version simplifiée »

Aujourd’hui, deux prototypes sont en phase de test. Les machines ont été fabriquées par deux entreprises spécialisées en robotique et conception industrielle : Level 1 à Tunis et Tech3D à Niderviller, en Moselle. Selon le journal, les chercheurs se laissent encore deux semaines pour fignoler les respirateurs imprimés en 3D. Ils ont fixé le 4 mai comme date limite pour obtenir l’aval des autorités. 

Si ces respirateurs sont des « versions simplifiées par rapport aux modèles industriels sophistiqués », c’est l’urgence de la situation planétaire qui prime, aggravée par la pénurie de respirateurs sur le continent africain. Les premières machines seront produites par Level 1 et Tech3D puis les États devront imprimer les leurs.

Sources : Honoris United Universities & Le Monde Afrique 

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Marion SIMON-RAINAUD