Passer au contenu

Comment apprend-on le code aux enfants ?

87% des Français souhaitent que le code soit enseigné aux enfants. De nombreuses associations le font déjà justement. Alors, nous avons voulu savoir comment on enseigne la programmation à des élèves de primaire. Reportage sur une séance de « Kids coding».

Ils s’appellent Leo, Achille ou Abdul. Allongés négligemment sur des gradins et armés de tablettes, ils sont une douzaine d’enfants âgés de 7 à 12 ans qui s’initient à la programmation. Ils ont en effet choisi ce mercredi-là de participer à un atelier « Kids Coding » organisé par l’association les Compagnons du Dev au siège de l’accélérateur parisien de Microsoft. Objectif : créer un jeu vidéo au bout de quatre séances. Surréaliste ? Pas du tout !

 « J’ai trouvé une meilleure valeur que la tienne », assène, l’air expert, un jeune garçon à l’un des animateurs. Tous semblent déjà très à l’aise avec Scratch, un langage de programmation développé en 2003 par un labo du MIT et conçu spécialement pour les enfants. Grâce au logiciel libre du même nom, les élèves que nous observons vont être capables en une courte session de faire atterrir un vaisseau spatial et d’en faire sortir un robot. Impressionnant pour un début !

Faire de la programmation : un jeu d’enfant

Le secret de Scratch ? La méthode est basée sur de l’algorithmie. « On leur dit, par exemple, « quand tu presses le bouton vert, montre le personnage. S’il arrive à telle coordonnée, arrête-le. Fais ça si tu rencontres telle chose. Tant que l’élément n’est pas apparu, comporte-toi comme ça ! », détaille Ben, l’un des animateurs de l’atelier. Cette succession d’opérations selon un processus prédéfini va permettre aux bambins d’aborder la plupart des concepts de base de la programmation (boucle, opérateur, condition, etc..).

Et ces notions, les enfants vont les intégrer sans jamais avoir eu l’impression de faire du code ! « L’ordinateur est un outil normal qui fait partie de leur environnement quotidien. Ils n’ont donc pas conscience que ce qu’ils font est apparenté à du développement informatique. Pour eux, ils sont juste en train de jouer », précise Ben.

Le code sera le latin des temps modernes

Il ne s’agit pas pour autant de transformer chaque élève en potentiel développeur. « Le code, c’est le latin des temps modernes. Une culture transversale qui va impacter toutes les autres disciplines », souligne Thierry de Vulpillières, directeur des partenariats Education chez Microsoft. « Et comprendre comment ça marche est vertueux. Ce type d’atelier que nous soutenons permet non seulement de devenir acteur de son apprentissage mais aussi de développer des compétences de collaboration ».

Très loin du cliché du codeur solitaire et asocial, le petit groupe que nous regardons ne cesse de s’entraider. « – J’ai pas compris ! », clame un petit de 7 ans. « Attends, j’arrive », lui réponds l’un de ses aînés. Seuls avec leur tablette au début de chaque séance, les enfants finissent toujours par se rassembler spontanément par groupe de deux ou trois. Mais leur attention finit tout de même par trouver ses limites. « Au fait, quand est-ce qu’on goûte ? »

A lire aussi :

Enseigner le code à l’cole ? Les Français sont d’accord ! 21/05/2014

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie Charnay