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Claude Heurtreux, codirigeant du Groupe Vendome Rome & Auguste-Thouard : ” Il ne faut pas donner à internet un rôle qu’il n’a pas “

Pour le leader européen de l’immobilier d’entreprise, le réseau informe. Mais la transaction reste une histoire d’hommes.

Le codirigeant du numéro 1 européen des services immobiliers aux entreprises, avec 300 millions d’euros (1,97 milliard de francs) de chiffre d’affaires en 2000 trouve le réseau pratique, mais pas révolutionnaire.Quel est l’état du marché de l’immobilier d’entreprise et quelles sont les perspectives pour 2002 ?Notre activité est très dépendante de l’économie. Après l’exagération des prix de 2000, la correction s’effectue peu à peu. De plus, en 2001, le nombre de mètres carrés occupés par les entreprises a baissé d’un million par rapport à 2000. Mais le marché est hétérogène : tout le monde vise le même endroit, maintenant certaines zones à des prix élevés. On voit aussi à une progression des locations, car, en période de ralentissement, les entreprises ne veulent pas immobiliser de capitaux. En 2002, on s’attend, au mieux, à une stagnation des prix, plus vraisemblablement à une diminution. Mais il n’est pas question d’une crise par les stocks, car les banquiers ont limité les financements des programmes de construction.Les entreprises utilisent-elles le net pour acheter ou louer des bureaux ?On ne vend ni ne loue sur internet, car la loi française l’interdit. Il ne faut pas donner à l’outil un rôle qu’il n’a pas. La tangibilité du bien limite les échanges technologiques. Les nouvelles technologies facilitent le traitement et la diffusion de l’information, mais il faut toujours un médiateur pour négocier le prix et effectuer les démarches administratives. Le réseau est un outil pratique, mais qui ne change pas fondamentalement le rôle du commercial. On est passé de l’intermédiation à la médiation. De plus, les décisions ne sont pas accélérées par internet. Il y a une incidence sur notre mode de travail, mais pas sur la durée moyenne de négociation. Il faut toujours quatre à six mois pour conclure une transaction, vente ou location. Avec un déménagement huit mois plus tard.Les entreprises utilisent-elles les NTIC pour envisager de se délocaliser ?Aujourd’hui, la qualité des immeubles est la même à Paris et en province. Et la hausse des prix en Île-de-France a renforcé le principe de délocalisation. Mais, malgré la diffusion des technologies, les sociétés n’ont pas changé d’attitude et se refusent à déplacer leurs équipes. Si lenvie de vivre ailleurs est forte, il faut réussir à les convaincre de partir.

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Nicolas Arpagian et Célia Pénavaire