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Cette société prétend pouvoir bientôt casser le chiffrement au coeur de la sécurité d’Internet et des banques

D’après Terra Quantum AG, les ordinateurs quantiques pourront, d’ici quelques années, déchiffrer les données protégées par AES quelque soit la taille des clés utilisées. Si c’est vrai, ce serait un désastre.

Faut-il remplacer en urgence l’algorithme de chiffrement symétrique AES ? C’est l’un des algorithmes les plus utilisés au monde. Il assure la confidentialité non seulement des données en transit sur Internet, mais aussi de celles stockées dans le cloud sécurisé ou dans nos disques durs chiffrés. Seulement voilà, la société suisse Terra Quantum AG estime avoir trouvé une faille qui pourra être exploitée par des ordinateurs quantiques d’ici à quelques années. Une déclaration qu’il faut prendre avec d’énormes pincettes mais qui pourrait avoir l’effet d’une bombe si elle s’avère.
Interrogée par Bloomberg, la société suisse estime que les ordinateurs quantiques pourront casser « les versions les plus fortes d’AES » grâce à la méthode de calcul dite du « recuit simulé ». Celle-ci est par exemple mise en œuvre dans les ordinateurs quantiques adiabatiques de la société Dwave. « Ce que l’ont pensait incassable n’existe plus », a expliqué Valerii Vinokur, directeur technologique de Terra Quantum AG.

Cette information — qui n’est pas vérifiée, car Terra Quantum AG n’a publié aucune étude à l’heure actuelle — est très étonnante. On sait depuis des années que les algorithmes de chiffrement asymétrique tels que RSA pourront être cassés par des ordinateurs quantiques grâce à une méthode de calcul développée par la mathématicien Peter Shor.
Mais cette échéance est encore loin, car elle nécessite des ordinateurs quantiques généralistes avec un grand nombre de qubits. En revanche, aucun risque n’a jamais été identifié pour les algorithmes symétriques tels que AES. Si c’est vrai, ce serait un désastre, car il faudrait remplacer presque au pied levé un algorithme pour lequel il n’est pas sûr qu’il existe un remplaçant. Il faudra attendre l’étude de Terra Quantum AG pour en savoir plus.

Source : Bloomberg

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Gilbert KALLENBORN