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CES 2017 : pourquoi le PC fait son grand retour à Las Vegas

On le disait moribond, le PC est pourtant l’un des grands gagnants ce cette édition du CES et se décline dans de nombreux formats : 2-en-1 ultra légers, stations de création, monstres du gaming…

A chaque édition du CES, nous tentons de dégager la technologie, le produit ou le segment « phare ». En ce début d’année 2017, on ne nous parle plus de télé 3D (morte et enterrée), les objets connectés sont devenus « mainstream » (et souvent parfaitement inutiles), la VR est encore imparfaite et si l’automobile est de plus en plus infusée de nouvelles technologies, ces dernières n’ont pas besoin d’elle pour avancer. En attendant que les robots et les IA ne prennent le pouvoir, cette édition 2017 du salon des nouvelles technologies de Las Vegas a fait revenir un vétéran sous le feu des projecteurs : le vénérable PC.

On l’a donné pour mort de nombreuses fois – ascension du smartphone, arrivée des tablettes, etc. – mais ce CES 2017 remet les pendules à l’heure : s’il doit partager la vedette avec d’autres secteurs, le PC est le domaine qui a connu des annonces parmi les plus intéressantes. Des modèles gaming fous en passant par des formats toujours plus légers, les annonces intéressantes dans le segment de l’ordinateur personnel sont légion.

Le format prime sur les composants

Raphaël GRABLY / 01net.com

Il fut un temps où les puces et les logiciels faisaient la pluie et le beau temps. Mais outre le fait que les Intel, Microsoft et autres Nvidia ont leur propres grand-messes, leurs différentes technologies s’imposent comme acquises. On sait que les puces de dernière génération et le dernier Windows sont suffisamment performants pour tout faire… ou presque. Ce qui prime désormais, ce sont la forme et les usages des machines. Or, chahutés par la baisse des ventes des modèles d’entrée de gamme à 399 €, les constructeurs PC ont été obligés de chercher les formes et usages qui marchent et qui offrent de la marge : machines de création, ultraportables ou monstres dédiés au jeu vidéo. En 2017 le PC est en mouvement et se spécialise.

Création : le PC bouscule Apple

Le Surface Studio annoncé lors de la conférence Microsoft d’octobre dernier a été un point focal qui a déplacé le curseur d’intérêt des créatifs fans d’Apple vers la plateforme PC. La marque qui a le mieux profité de cette tendance au CES est Dell, que ce soit avec son Canvas, écran tactile destiné à la création avec sa molette créative façon Surface Dial qu’avec la nouvelle version de son tout-en-un : le XPS 27 qui intègre 10 haut-parleurs offrant 100W de puissance pour profiter – enfin ! – d’un bon son sur une telle machine. De quoi ravir les musiciens. Sans parler de son écran 8K, l’UP3218K qui devrait, avec ses 60 Hz et 98% de reproduction du gammut P3, s’imposer comme LA référence des écrans de montage vidéo. Comme dans la photo, où les volumes se sont effondrés au profit de boîtiers pros, le monde du PC créatif monte en gamme et la hausse des prix permet aux constructeurs d’aller plus loin dans leurs concepts.

Expériences : nomadisme & confort

Les tablettes n’ont pas été les fossoyeuses des PC portables… Plutôt des terminaux qui leur ont permis d’évoluer, comme en témoignent les palanquées de 2-en-1 présents sur le salon, telle la nouvelle version de l’excellent XPS 13 ou encore Lenovo avec un modèle d’entrée de gamme qui confirme la maturité de la gamme Yoga.

Outre ces 2-en-1, on note de nombreux modèles d’ultraportables comme le Gram de LG, qui a créé la surprise en montrant qu’on peut faire aussi léger et endurant qu’Apple sans avoir à sacrifier toutes les prises de l’appareil. La pertinence du format ultra portable a été renforcée par deux informations liées au monde de la téléphonie mobile: le développement présumé d’un mode continuum chez Samsung et le Mirabook, carcasse de PC portable animée par un smartphone. Des initiatives qui prouvent que si le smartphone est bien notre fil de connexion privilégié, le format même du PC portable est incontournable pour travailler, écrire, etc.

A l’opposé de ces machines nomades, le monde PC a aussi produit des appareils sédentaires, notamment chez HP avec son Sprout G2, tout-en-un capable de numériser les objets en 3 dimensions, ou son Envy Curved 34, tout-en-un à énorme écran incurvé de 34 pouces qui invite à s’affaler.

Gaming : démesure et expérimentation

S’il y a bien une branche du PC qui se porte à ravir, c’est celle du jeu vidéo. Avec l’arrivée de gammes gaming chez Lenovo (Legion) et Samsung (Odyssey) qui viennent affronter les vétérans du segment que sont Alienware (Dell), Omen (HP), Predator (Acer) ou RoG (Asus). Toujours enclin à la démesure avec des machines au prix absurde – 10.000 $ pour le Predator 21X d’Acer ! – le monde du jeu est aussi à même de proposer de nouvelles expériences, qu’elles soient matérielles ou logicielles.

Dans la première catégorie, on note les deux projets de Razer : Ariana, un projecteur qui pousse le concept de l’Ambilight de Philips à son paroxysme (version gaming of course) et Valerie, un énorme PC portable intégrant 3 écrans 4K parce que… « pourquoi pas ? ». Dans la seconde catégorie, c’est bien sûr l’annonce de la disponibilité PC du service de cloud gaming Geforce Now qui marque les esprits, avec cette volonté de transformer n’importe quelle machine en bécane de jeu (même les Mac, cible avouée du service).

Si le segment gaming est vibrionnant, c’est qu’il rapporte de plus en plus d’argent, le PC s’étant imposé comme LA plateforme de jeu par excellence. Contrairement à l’univers des consoles, le PC permet de rejouer (presque) éternellement à ses anciens jeux, l’appareil est plus évolutif – et bien plus puissant – que les consoles, plus connecté et plus polyvalent. Ce n’est pas pour rien que Sony a fini par rendre ses manettes PlayStation compatibles avec le monde de Windows, jusqu’ici chasse gardée de Microsoft et son pad Xbox.

Maturité des technologies (et de Windows)

La galaxie PC profite de plusieurs bonnes étoiles, la première étant la maturité des composants… et de la plateforme. Windows 10 est certes encore incomplet (certains outils n’ont pas encore été modifiés), mais il est robuste, fiable et sa logithèque est sans égal. Outre cette maturité, notons aussi l’essoufflement de certaines modes – qui parle des objets connectés ? – et l’immaturité d’autres technologies, au rang desquelles on note les différentes « réalités » (augmentée IR, ou virtuelle VR) qui attendent encore quelques composants clés (dalles très haute définition, puissance graphique, transmission sans fil, etc.) avant de (peut-être) briller à leur tour. Quant à la robotique, les initiatives sont toujours là mais il manque, là aussi, quelques briques. Des briques activement développées par une armée de chercheurs et d’ingénieurs scotchés… à leur PC.

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