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CanalNumedia mise sur le paiement à la séance

La filiale de Vivendi Universal, dédiée à la diffusion de contenus vidéo sur Internet, envisage de se lancer dès cette année dans la vidéo à la demande. L’ensemble des services payants représenterait 10 % du CA total de la filiale à la fin de cette année.

CanalNumedia prévoit, en 2002, de réaliser 10 % de son chiffre d’affaires avec des services payants à destination du grand public. La filiale de Canal+, chargée de piloter la politique Internet des activités de télévision et de cinéma de la maison mère Vivendi Universal en Europe, entend diversifier ses sources de revenus.Elle fait le pari que le consommateur est prêt à payer des services, explique Philippe Bismut, président de l’entreprise. L’accent est donc mis sur le pay per view.Dans une interview accordée à Reuters, Philippe Bismut précise que la publicité a représenté l’an dernier 30 % des revenus contre 35 % pour le commerce électronique (ventes de films sous forme de cassettes, de DVD et de billets) et 35 % pour les prestations professionnelles (notamment dans la création de sites de films au rythme de 4 à 6 par mois). CanalNumedia a aussi décidé de commercialiser des modules vidéo inédits ou dérivés de programmes de Canal+.Le site Canalplus.fr pourrait proposer de nouveaux services, gratuits pour les abonnés de la chaîne et payants pour les autres.“Les services de pay per view devraient représenter 10 % de nos revenus cette année “, assure Philippe Bismut.Il précise que cet objectif est pour le moment distinct de la stratégie de développement des contenus destinés à l’Internet rapide que le groupe pourrait déployer dans toute la France après l’expérimentation de six mois lancée à l’automne dernier à Monaco.

CanalNumedia en quête d’accords avec les opérateurs

Avec Canal+ et l’opérateur de téléphonie Cegetel, CanalNumedia propose dans la Principauté de Monacoun service de vidéo à la demande sur DSL (Digital Subscriber Line) permettant d’acheter des films en ligne à 3 ou 6 euros l’unité ou par le biais d’un abonnement mensuel illimité coûtant 18 euros. Ce système propose pour le moment de visionner les films en streaming, mais CanalNumedia étudie la possibilité de les offrir en téléchargement.Pour le PDG de CanalNumedia, l’expérimentation de Monaco n’est qu’un test grandeur nature pour jauger la réaction des clients. Un déploiement de l’offre au-delà de la Principauté implique que CanalNumedia passe des accords avec un opérateur. Ainsi, assure Philippe Bismut, la qualité de diffusion pourra être garantie par l’opérateur qui sera intéressé au chiffre d’affaires.La commercialisation de services de vidéo à la demande est considérée par les spécialistes du secteur comme l’un des moyens les plus sûrs pour accroître les revenus des fournisseurs d’accès à Internet ou des opérateurs de portail Web. La technologie est désormais au point, Thomson Multimedia et Alcatel promettent, par exemple, un décodeur pour cet été.

” Economies d’échelle colossales “

Ce développement devrait permettre à CanalNumedia de doper ses résultats après une année difficile, qui l’a conduit à supprimer 35 postes pour porter ses effectifs à 270 personnes (dont 230 en France).” L’objectif de rentabilité est confirmé pour 2003. Nous tenons le bon bout. Nous avons su contrôler nos coûts et les réduire. Les économies d’échelle sont colossales “, déclare Philippe Bismut, qui se refuse néanmoins à fournir des données chiffrées avant la publication, début mars, des résultats 2001 de Vivendi Universal.CanalNumedia s’est recentrée au cours des derniers mois sur la fonction d’éditeur de produits interactifs pour les chaînes de télévision et les studios de cinéma du groupe tout en misant également sur le football, le sexe et l’érotisme.Cette stratégie aurait permis de reconquérir des internautes, le groupe revendique aujourdhui 25 millions de pages vues et 1,3 million de visiteurs uniques par mois. CanalNumedia a en outre accrû ses recettes publicitaires en dépit de la crise qui touche le secteur depuis les attentats anti-américains du 11 septembre.

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La rédaction (avec Reuters)