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Ara : Google confie à Linaro l’adaptation d’Android pour son smartphone modulaire

Le projet Ara est une rupture des usages, mais également dans la façon de faire fonctionner un smartphone. Google doit donc adapter Android et il a confié cette tâche à Linaro, une organisation de développement open source.

Enthousiasmant et prometteur, à défaut d’avoir prouvé qu’il sera économiquement viable, le projet Ara, de Google, pose de sérieuses questions techniques. Au niveau de la conception des modules bien sûr, ouverte aux développeurs depuis la mi-juillet, mais aussi et surtout au niveau d’Android.
Lors de la conférence développeurs pour Ara, tenue le 15 et 16 avril dernier, Paul Eremenko, le directeur du projet, indiquait qu’Android serait l’OS privilégié pour ces smartphones. D’une part, parce que c’est le système d’exploitation maison et d’autre part, parce qu’il va falloir le modifier en profondeur pour lui permettre de gérer des dizaines de modules matériels différents. Ce qui impose de créer tout un système de pilotes génériques, une gestion différente de l’accès aux ressources, etc.

Linaro à la rescousse

Conscient de l’enjeu et du travail à fournir, Paul Eremenko avait d’ailleurs plaisanté en disant : « ça tombe bien, nous sommes Google ». Qui mieux que le géant de Mountain View pourrait effectivement s’attaquer à ce vaste chantier d’adaptation d’Android ? A en croire, un article de Network World, la réponse pourrait être Linaro plutôt que Google. Pour mémoire Linaro est une structure dont l’objectif est le port de tous les OS basés sur Linux sur les plates-formes ARM. Android en fait évidemment partie.

Le choix de l’externalisation pourrait surprendre, mais il correspond parfaitement au fonctionnement du projet Ara. Une toute petite équipe est mobilisée en interne. Elle le suit et coordonne les efforts de spécialistes extérieurs dans les différents domaines requis pour son développement, expliquait Paul Eremenko lors de la présentation du projet aux développeurs.

Des réagencements techniques, pas une réécriture

« Une édition spéciale d’Android devait être créée pour s’adapter au design personnalisable unique du projet Ara », confirmait ainsi George Grey, directeur général de Linaro, au site américain. « Si vous ajoutez plus de batteries, Android doit reconnaître une nouvelle batterie, mettre à jour à l’icône et tirer partie de ce surcroît d’autonomie. », continuait-il.
L’enjeu est, pour schématiser, d’étendre les fonctions plug and play existantes pour les cartes microSD, par exemple, à tous les modules imaginables : autres modes de stockage, appareil photo, etc.

Les équipes de Linaro travaillent également beaucoup sur le protocole UniPro, dévoilé en avril dernier, qui connecte les modules à l’endosquelette, la plate-forme. Il fonctionne un peu à la manière du protocole USB, qui recourt à des classes de pilotes.
Au-delà du fonctionnement des composants amovibles se dessine aussi l’enjeu de la sécurité. Car il ne faut pas que les pilotes ou les modules puissent nuire à la sécurité globale du système ou à sa stabilité. C’est à tout cela que les ingénieurs de Linaro doivent s’atteler sans pour autant tout réécrire, comme tenait à le préciser George Grey.
Un fork complet d’Android n’aurait aucun sens. Comme l’avait déjà laissé entendre Paul Eremenko, ces améliorations apportées à Android pour Ara devront pouvoir bénéficier par la suite à tout l’écosystème Android…

A lire aussi :
Tout notre dossier sur le Projet Ara de Google

Source :
NetworkWorld

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Pierre Fontaine