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Apple persiste et signe dans le jeu mobile

Alors que le cap des 2 milliards d’applications téléchargées sur l’App Store a été franchi, Apple confirme ses intentions dans le jeu mobile et garde quelques secrets.

Depuis son lancement, en juillet 2008, l’App Store croît à une vitesse impressionnante. Avec environ 500 applications à son ouverture, il en affichait plus de 100 000 au début de novembre 2009. Une croissance exponentielle qu’on ne peut s’empêcher d’essayer de comparer à celle de la concurrence.

33rd Division, de Crane Balls Studios
33rd Division, de Crane Balls Studios – 33rd Division, de Crane Balls Studios

Les consoles portables de Nintendo et de Sony ont à coup sûr un bel avenir devant elles. Les développeurs spécialisés dans les jeux mobiles prévoient un avenir radieux à la dernière génération d’iPhone et d’iPod touch. Chez certains éditeurs, on dit sans ambages que l’iPhone 3G S, avec sa nouvelle puce et sa compatibilité avec Open GL (technologie qui améliore le rendu graphique, en 3D notamment), ouvre de nouveaux horizons. Alors que l’iPhone (premier du nom et 3G) a, d’après les mêmes développeurs, atteint ses limites. Ils s’accordent donc pour dire que les jeux de l’iPhone 3G S seront bien plus beaux, plus fluides, encore plus proches de ce que peut faire une PSP.

Une offre applicative colossale

Le deuxième point fort du couple iPhone/App Store est évidemment la richesse de l’offre applicative. Avec plus de 100 000 applications disponibles, dont environ un quart de jeux vidéo, le choix est large. Nintendo et son DSiWare (45 titres à télécharger à l’heure actuelle) et Sony avec son PlayStation Network sont encore loin d’atteindre 25 000 jeux disponibles. Concernant l’App Store, on pourra toujours opposer à la quantité l’argument de la qualité, pas toujours au rendez-vous.

Vision de la concurrence

Il y a un an, lors d’une rencontre à Londres, Greg Joswiak, vice-président du marketing pour l’iPod et l’iPhone, déclarait que les consoles portables des deux fabricants japonais sont des appareils « du passé ». Un an après, nouvelle interview, a-t-il changé d’avis ? Pour lui, la DSi est une console encore ancrée dans le passé, qui s’attache malgré tout à diffuser les grands jeux par le réseau classique de distribution. En ce qui concerne la PSP Go, il nous « renvoie aux tests qui en ont été faits ». Autrement dit, pour lui, même si Sony est passé au tout-dématérialisé avec sa nouvelle PSP, sa console portable n’innove pas assez.

Ace Combat Xi, de Namco Bandai
Ace Combat Xi, de Namco Bandai – Ace Combat Xi, de Namco Bandai

Pas assez innovantes, peut-être, mais Greg Joswiak critique surtout les prix pratiqués sur ces plates-formes. Des jeux bien trop chers selon lui. Interrogé sur l’éventualité d’un App Store Premium pour des jeux plus chers et de meilleure tenue, Greg Joswiak nous répondait alors que cette solution n’avait pas d’intérêt. D’une part, parce que les bons jeux présents et à venir ont leur place parmi l’offre actuelle. D’autre part, parce que les développeurs sont libres de vendre leurs jeux au prix qu’ils souhaitent. Et même de mettre en place des offres promotionnelles.

Modèle économique

Car l’autre force de l’App Store, c’est son modèle économique. Là où la plupart des plates-formes de vente de jeux pour mobiles fixent une répartition des gains favorable à l’éditeur du kiosque de téléchargement, généralement 60/40, ou au mieux 50/50, Apple a opté pour un 70/30. 30 pour Apple et 70 pour le développeur. Pour ce dernier, la rentabilité est plus facile à atteindre et encourage le développement sur iPhone et iPod touch. Sans oublier que, d’après des développeurs habitués à programmer pour différentes plates-formes mobiles, le SDK (kit de développement de l’iPhone/iPod touch) est particulièrement facile à adopter.

Avenir

Reste la question de l’avenir. Comme toujours avec Apple, on ne commente pas le futur et on ne dévoile pas les pistes de développement. Quand on demande incidemment si Apple va se lancer dans la vente de jeux sur Mac/PC sur iTunes, on nous sourit obligeamment. On s’étonne que la société de Cupertino ne se lance pas dans ce marché lucratif (à l’exception de son jeu de poker). Réponse. Pour l’instant, Apple est très content de laisser ça aux autres éditeurs.

Doom 3, d'ID Software
Doom 3, d’ID Software – Doom 3, d’ID Software

Et il faut dire que l’iPhone est une plate-forme qui attire de plus en plus de gros studios et éditeurs. Que ce soit Namco Bandai, Square Enix, EA, ID Software, Ubisoft, Gameloft ou encore des studios dédiés comme NGmoco. Pour autant, Apple cherchait à recruter, il y a quelque temps, un ingénieur spécialisé dans le logiciel et plus particulièrement dans le jeu vidéo. Alors est-ce pour structurer un projet de développement en interne ? Est-ce pour réfléchir plus avant aux prochaines formes de l’iPhone et de l’iPod touch et améliorer leurs performances pour le jeu ? Des questions auxquelles Apple ne répond pas. Ou alors juste par un sourire poli.

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Pierre Fontaine