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Année remarquable à plus dun titre

Il est de tradition d’affirmer, au crépuscule de chaque année écoulée, que celle-ci a été remarquable à plus d’un titre. Cette fois, l’affirmation est sans doute…

Il est de tradition d’affirmer, au crépuscule de chaque année écoulée, que celle-ci a été remarquable à plus d’un titre. Cette fois, l’affirmation est sans doute plus vraie qu’à l’habitude. Dernière année du millénaire, 2000 se devait de se singulariser. Ce qui la caractérise, ce n’est pas tant les percées technologiques que les phénomènes sociaux, boursiers, réglementaires, et l’émergence de nouveaux marchés.Honneur au social, tout d’abord, puisque la grande affaire de ces derniers mois a quand même été le passage aux 35 heures de travail hebdomadaires. Certes, le principe est posé. Mais les détails de sa mise en ?”uvre sont loin d’être acquis. Et le chantier devra se poursuivre l’an prochain. Du côté réglementation, l’événement majeur porte, sans conteste, sur l’ouverture de la boucle locale. Avec le dégroupage (possibilité laissée à un opérateur d’utiliser la ligne de France Télécom) et la boucle locale radio, l’opérateur public perd son dernier monopole de fait. Toutefois, là encore, les premiers effets ne se feront sentir que l’an prochain.Mais s’il est un événement en 2000 qu’il est difficile d’oublier, c’est bien les valses de la Bourse. Après avoir atteint des sommets au premier semestre, elle plonge et entraîne avec elle de grands groupes, mais aussi ces start up qui avaient cru à un avenir facile, où l’argent coulerait à flots. Autant de caprices économiques qui n’ont pas empêché une importante activité de fusions et d’acquisitions à des montants très élevés – y compris dans l’Hexagone, où elles ont progressé de 50 %.

Pas vraiment de rupture technologique

a fin du millénaire aura aussi vu la gestation de marchés nouveaux, qui devraient réellement éclore en 2001. Le plus abouti est sans nul doute celui des places de marché, qui a suscité une belle effervescence chez les éditeurs comme chez les industriels. Par contre, les ASP (Application Service Providers) se cherchent encore – en France, en particulier. Les grands éditeurs se montrent trop prudents, et les initiatives viennent plutôt d’acteurs spécialisés ou d’éditeurs de PGI (progiciel de gestion intégré) associés à des SSII. Enfin, bien sûr, le m-commerce (transactions réalisées depuis un terminal mobile) pointe le bout d’un nez prometteur. Toutefois, pour le moment, son essor reste entravé par les pauvres performances du GSM et les écrans minimalistes des téléphones mobiles. Des verrous qui devraient sauter partiellement l’an prochain.Par contre, contrairement à ce que les romans de scien-ce-fiction nous laissaient imaginer, l’an 2000 n’aura pas été une année de rupture technologique. Bien sûr, comme tous les ans, la concurrence fait progresser la puissance de calcul des serveurs Unix. Bien sûr, après des années de maturation, l’offre de réseaux de stockage arrive, même si elle reste encore assez chère. Mais le seul phénomène véritablement novateur aura été l’émergence de Linux, qui se pose désormais en concurrent sérieux de Windows – et des logiciels libres en général.Autant de chantiers tout juste ouverts, qui devraient marquer de manière bien plus significative l’année 2001 !

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Jean-Pierre Soulès