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ADSL : la voix, là où on ne l’attendait pas

Les passerelles voix sur IP adaptées à l’ADSL apparaissent sur le marché européen. La perspective de communications téléphoniques presque gratuites se confirme.

En permettant aux opérateurs privés d’installer des lignes ADSL dans les locaux de France Télécom, le dégroupage va bouleverser les repères techniques. La révolution IP, qui tardait, faute d’espace en France, risque de véritablement avoir lieu. L’arrivée de solutions tout IP en Californie et dans tous les États où la dérégulation est effective passe par la multiplication des passerelles IP. Les fabricants de composants 2Wire, 8×8, Copper Mountain, CopperCom Inc. ou, bien sûr, Alcatel se sentent pousser des ailes. Ces firmes ont déjà vu leurs revenus croître avec la multiplication des boîtiers ADSL dotés de fonctions voix sur IP.

Transformer la voix en paquets IP

De tels appareils sont chargés de convertir la voix en paquets IP et d’établir un lien prioritaire avec l’équipement installé chez le fournisseur d’accès Internet. Ce dernier doit disposer, sur ses propres matériels de concentration, des mêmes algorithmes et des mêmes protocoles. Le plus souvent cité est le GR-303 TB50, de Bellcore, qui reconvertit les paquets en signaux compréhensibles par les centraux téléphoniques classiques. Aux États-Unis, la passerelle la plus réputée s’appelle Indavo v. 6 et ne devrait pas tarder à déferler en Europe. Elle permet de créer un petit central téléphonique raccordé à un service xDSL, et d’éviter ainsi la tarification habituelle de l’opérateur dominant. Si l’utilisateur dispose d’un modem ADSL, il lui suffira de raccorder ce boîtier comme il le ferait avec un PC pour obtenir le service. La passerelle est développée par la firme I-Link, de l’Utah, et son boîtier est fabriqué et vendu par Casio. Ce boîtier a été présenté pour la première fois à Los Angeles durant CTI Expo, au printemps dernier. Six téléphones classiques peuvent, par le biais de ce système, fonctionner simultanément sur une ligne DSL ou sur un modem câble comme ceux de Numéricâble ou Chello. Le système dérive d’un ancien boîtier prévu pour le RNIS. Un problème demeure néanmoins, celui des interlocuteurs distants, qui n’ont pas forcément un système ADSL ou le câble. En outre, pour sortir du réseau IP, on doit s’adresser à un fournisseur d’accès équipé des passerelles adéquates vers le réseau public. Le c?”ur de l’ensemble du réseau repose sur le système VLink, dérivé d’IP, qui garantit une qualité sonore correcte. Lors des démonstrations, cette qualité semblait extraordinaire, ce qui est toujours le cas dans les présentations faites à l’occasion de salons, qui s’appuient sur des connexions optimales, avec les points d’accès dans les États.

Un usage privatif est envisageable

Cette solution a-elle un intérêt véritable si aucun opérateur n’en est équipé ? Dans une certaine mesure, oui. Une entreprise pourra l’utiliser pour créer un réseau téléphonique interne entre ses filiales, via une liaison louée, comme il en existe déjà par centaines avec des multiplexeurs voix-données.

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Thierry Outrebon