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5 compacts à 7 mégapixels

A en croire les fabricants, les compacts à 6 mégapixels seraient déjà dépassés. Honneur, donc, aux 7 mégapixels. Mais voyons ce qu’ils valent réellement.

La présentation du Sony DSC-P150 a marqué l’arrivée des 7 mégapixels sur le marché du numérique. Rien d’étonnant à cela, c’est le géant nippon qui est à l’origine de ce nouveau capteur, comme pour la quasi-totalité des CCD équipant
déjà les appareils photo numériques. Dans la foulée, les autres constructeurs ont logiquement suivi, du moins ceux qui n’avaient pas surfé cet été sur la mini-vague des 6 mégapixels.Seul Casio joue sur les deux tableaux, son nouveau P700 n’étant qu’une version noire et ‘ body buildée ‘ du P600 à 6 millions de pixels. Chez Canon et Sony, leurs S70 et P150 sont issus respectivement des
5 mégapixels S60 et P100, et eux aussi ont étrangement vu leurs couleurs métalliques virer au noir (même si le Sony existe toujours en version argentée).Seuls Pentax et Olympus ont planché sur des boîtiers entièrement nouveaux, mais ici aussi la tendance n’est plus au gris clair. Sobre robe mate chez Olympus, et grip noir rétro futuriste chez Pentax, les teintes sombres semblent être la
nouvelle marque visuelle des compacts haut de gamme. Mais, au-delà de ces considérations purement esthétiques, que nous apportent réellement ces nouveaux appareils au capteur si prometteur ?Une définition de 7 millions de pixels nous donne par calcul des tirages de 20 x 26 cm à 300 dpi, ce qui n’est pas très différent des tirages 16 x 22 cm obtenus avec un 5 millions de pixels à
la même résolution. Voilà pour la théorie. En pratique, on sait qu’une résolution de 150 dpi suffit pour les sorties supérieures au A4, car on ne regarde pas à la même distance un tirage petit format qu’un agrandissement mural. On peut alors
s’offrir sans problème de beaux 40 x 50 cm, ce qui devient déjà plus intéressant.Les recadrages a posteriori et l’emploi du zoom numérique à la prise de vue sont également moins douloureux pour la qualité de l’image grâce à ce gain en pixels. Pour le reste, vous pourrez régler votre appareil sur
une définition de 4 millions de pixels : cela conviendra largement à la plupart des situations, évitera surtout de surcharger votre carte mémoire et de ralentir inutilement la cadence de prise de vue. Vous l’aurez compris, il s’agit
davantage d’une fonction supplémentaire à utiliser avec parcimonie qu’une caractéristique incontournable. Voyons maintenant point par point en quoi ces modèles se différencient.

Conception et ergonomie : pour y voir plus clair

Première constatation : en dépit de leur haute technicité, ces cinq boîtiers savent rester compacts. Mentions particulières pour le Canon et son volet coulissant, mais surtout pour le Sony, dont le gabarit en ferait presque un
bijou ! Si l’on s’amusait à compter le nombre de pixels au gramme, ce dernier détiendrait le record toutes catégories confondues, malgré sa véritable coque en métal. Avec sa face avant en alu brossé et sa forme galbée tout en rondeurs, c’est le
boîtier le plus féminin du comparatif. Il est vrai que ses concurrents paraissent à côté bien austères et taillés à la serpe. Ils offrent néanmoins une meilleure prise en main et un confort de visée supérieur.Pour exemple, les larges écrans de 2 pouces (5,1 cm) du Casio et de l’Olympus, le LCD orientable et la correction dioptrique du viseur du Pentax, à côté desquels l’écran fragile et le viseur étriqué du P150 font pâle figure.
Cependant, l’écran du Casio manque de finesse, celui du Pentax souffre d’une finition plastique trop légère, et celui du Canon demeure trop exposé aux chocs. Sur ce point, la palme revient sans conteste à l’Olympus C70 dont l’écran clair et fluide
apporte un réel confort de visée.Dommage que la commande de son zoom soit si brusque : la précision du cadrage s’en ressent. Même chose avec le Pentax, l’autre ‘ téléobjectif ‘ du comparatif, mais avec le bruit en
plus. D’une manière générale, la fabrication du 750Z, dans le style années 70 pourtant très réussi et fonctionnel (le grip noir ‘ accroche ‘ réellement la main), se montre un degré en dessous de ses concurrents.Les trois autres zooms sont plus maniables, mais n’affichent que des coefficients de 3 à 4x. Ce n’est pas un réel handicap quand on sait que les focales supérieures occasionnent des problèmes de flou de bougé si elles ne sont pas
couplées à un stabilisateur. Une bonne note pour Canon qui offre le seul vrai grand-angle du comparatif avec son zoom 28 mm, mais c’est le zoom 33-132 mm du Casio qui se révèle à notre sens le plus polyvalent en pratique. Ce très bel
objectif fabriqué par… Canon est aussi le plus lumineux (F : 4 à 132 mm). Dommage que sa position macro s’arrête à 10 cm.

Fonctions et convivialité : bac+5 indispensable ?

Ces boîtiers ‘ heptamégapixels ‘ se veulent résolument orientés experts. En témoigne l’étendue de leurs fonctions. Systèmes de mise au point évolués, nombreuses corrections du rendu de l’image, modes
d’exposition manuels, mesure spot : le photographe averti pourra intervenir à volonté sur ses prises de vues. On peut néanmoins regretter qu’aucun de ces boîtiers ne soit doté d’une griffe pour flash externe.Le Sony DSC-P150 place la barre un peu moins haut et se montre plus modeste sur ce point : il est le seul à ne pas disposer de balance des blancs manuelle, de modes priorité ouverture et vitesse (A et S), d’autofocus à zone mobile
et de format de fichier non compressé. Il reste cependant assez complet, mais se destine à l’évidence à un usage plus amateur : l’accès aux fonctions étant souvent rébarbatif, on le placera volontiers en mode automatique.L’ennui, c’est que les autres appareils, plus complexes, ne sont pas forcément plus conviviaux malgré quelques bonnes intentions. On reste ainsi convaincu de l’utilité de la touche fonction (Func sur le Canon, Ex sur le Casio), qui
permet d’accéder directement aux principaux réglages de prise de vue (balance des blancs, sensibilité, cadence, entre autres…). Pas mal non plus, la touche équivalente sur le Pentax est programmable et permet d’atteindre quatre réglages
choisis par l’utilisateur.Des raccourcis sont également paramétrables sur l’Olympus, mais leur emploi s’avère beaucoup plus ardu, comme l’ensemble des menus de ce boîtier, pour le moins labyrinthiques. Une bonne dose de patience est nécessaire pour se
familiariser avec le 750Z et le C70. C’est dommage car ils offrent tous deux des fonctions exclusives comme l’affichage en direct des zones sous ou surexposées. Et pour les amateurs de modes créatifs, le Pentax a de quoi séduire avec ses fonctions
3D, intervallomètre, panoramique, surimpression ou même posemètre.Mais un boîtier prétendument expert doit avant tout permettre au photographe d’effectuer rapidement ses réglages sans se perdre dans les menus, grâce à des touches aux fonctions directement identifiables. Sur ce plan, le Canon se montre
une fois encore très convivial. C’est toutefois le Casio P700 qui remporte la palme du confort d’emploi et de la richesse des fonctions, grâce à ses menus clairs et à son affichage complet des paramètres en surimpression sur l’écran, pas très joli
mais fort didactique. Les novices ne seront pas en reste avec pas moins de 27 modes scènes au programme !

Performances : chrono départ arrêté

Pour être totalement crédibles, ces ‘ poids lourds ‘ du pixel doivent réussir l’exploit d’être aussi rapides que leurs versions aux capteurs plus ‘ légers ‘. Sur ce plan, ces cinq
boîtiers se montrent très honnêtes. À la première prise de vue, les résultats sont plutôt satisfaisants, avec des temps de latence quasi nuls. Seul le Pentax reste derrière, son manque de nervosité le pénalisant sur le terrain : il lui faut
presque six secondes pour se mettre en route, encore une seconde supplémentaire pour faire la mise au point et prendre la photo, puis deux secondes avant de saisir la suivante. Trop lent pour un appareil qui se veut sérieux.Le Canon accuse une mise au point un peu traînante (0,75 s), mais son mode rafale ‘ classique ‘ permet de prendre une photo par seconde en continu jusqu’à remplissage de la carte, ce qui est une réelle
performance. Les autres affichent souvent des temps d’écriture un peu longs à cause du poids des fichiers en haute définition, et il faudra alors patienter quelques secondes avant de voir votre photo s’afficher ou pour pouvoir prendre un nouveau
cliché.Ainsi, si le Sony ne montre aucun retard au déclenchement, il est très long pour afficher le dernier cliché et reste bloqué pendant 20 s après avoir pris 5 images en 4 s. Avec ses rafales de 5 photos en 1,7 s et son
autofocus très répondant, le Casio sort vainqueur de cette épreuve. Quant à celle de l’endurance, le Pentax en fait sa spécialité avec une batterie à toute épreuve. À chacun sa discipline…

Qualité d’image : même capteur, rendus variés

Si tous ces appareils possèdent un capteur identique, cela ne veut pas dire qu’ils fabriquent les mêmes images. Ce serait oublier le rôle de l’objectif et celui du processeur, modulant en amont et en aval la qualité des fichiers. Les
différences restent cependant ténues, les particularités résidant plus dans la ‘ patte ‘ de chaque boîtier, avec une qualité générale finalement assez moyenne mais constante. On aura ainsi une image aux couleurs très
fidèles sur le Canon mais bruitée dans les hautes sensibilités, plus saturée sur le Sony et plus chaude sur le Casio.Le Pentax offre une gestion du bruit remarquable, mais des couleurs décevantes et une image un peu sombre, tandis que l’Olympus montre un piqué remarquable mais une forte distorsion en grand-angle. D’une manière générale, il faudra
utiliser avec parcimonie la sensibilité maximum sur ces boîtiers (400 ISO, sauf pour le Casio qui monte à 640 ISO) dont le capteur très dense (1/1,8 de pouce, soit 8,9 mm) provoque un bruit visuel prononcé sur les images.

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Julien Bolle