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4. Et si vous louiez vos applications…

Pour dominer leurs craintes face à la location d’applications en ligne, les entreprises doivent se tourner vers des prestataires pérennes.

Selon le cabinet américain Forrester Research, le mode ASP (Application Service Provider) réduirait les coûts totaux de possession d’un logiciel de 70% la première année, et de 30 à 50% les années suivantes. Pourtant, victimes du manque de confiance des entreprises, les services d’ASP restent dans les starting-blocks. Interrogées en mars 2000 par le cabinet d’analystes Markess International, 39 % des firmes françaises avouent en effet ne pas savoir si elles auront un jour recours aux services d’un loueur d’applications. Près de la moitié écarte d’emblée cette option. De toute évidence, il reste difficile d’accepter de perdre le contrôle de ses applications critiques et de ne plus y accéder que via une liaison numérique. Sans compter les doutes qui planent sur la confidentialité des données.

Les grands comptes précurseurs

Pourtant, certains prestataires apportent toutes les garanties nécessaires. Tout est question d’alliances. “Les nouveaux arrivants sur ce marché ne pourront pas tout faire tout seuls, prévient ainsi Emmanuelle Olivié-Paul, directrice de la recherche de Markess International. Ils devront obligatoirement passer par des partenariats. ” Un “opérateur d’applications ” sera en effet d’autant plus fiable qu’il est lié à des pointures du marché (voir tableau ci-dessous), à l’image d’ASP-One Europe, qui vient de signer un accord avec IBM. Ce précurseur français a choisi d’utiliser la salle blanche d’IBM, basée dans l’est parisien, garantissant, entre autres, une redondance des liaisons numériques et la disponibilité vingt-quatre heures sur vingt-quatre d’une équipe d’entretien du système informatique et la protection physique des serveurs.
Afin de sélectionner un partenaire digne de confiance, nous avons regardé ceux qui travaillaient avec des banques, raconte Jean-François Bensahel, directeur général d’ASP-One. Et ils ne sont pas extrêmement nombreux. ” Pourtant, même avec un partenariat aussi rassurant, la firme n’a encore signé avec aucun grand compte pour le moment. Seul Rent@net, loueur à destination de la communauté des agriculteurs (voir le témoignage ci-contre), sert de laboratoire de test.
Ce sont pourtant les grandes entreprises qui se lancent en priorité. Si l’on en croit Markess International, parmi les 14 % qui envisagent la location d’applications, la plupart compte plus de deux mille employés. “Chez les grands comptes, il existe une telle pénurie d’informaticiens que le mode ASP constitue une solution pour économiser des hommes, poursuit Jean-François Bensahel. La centralisation du logiciel permet, par exemple, de faire les mises à jour en une seule opération.
Mais une question majeure reste en suspens : celle du dédommagement en cas de litige. Sur le sujet, les acteurs du marché demeurent des plus évasifs. Pour le moment, seuls l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) et l’ASP Industry Consortium (Aspic) tentent de mettre sur pied un moyen d’arbitrage en cas de conflit entre un ASP et son client.

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Corinne Couté