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1 024 processeurs pour le nouveau serveur de la Nasa

En faisant atterrir la sonde Near Shoemaker sur l’astéroïde Eros, à près de 316 millions de kilomètres de la terre, la Nasa s’est placée au premier plan de l’actualité. Derrière cet exploit, un formidable service informatique, dont l’une des antennes est installée dans la Silicon Valley.

“Ce Cray C90, là, on s’en sert comme stock de pièces détachées, sinon l’essentiel des calculs est fait sur cet Origin 2800, de SGI, à 512 processeurs, qui dispose de 60 gigaflops “, c’est ainsi que William Feiereisen, directeur du centre informatique, décrit le contenu fantastique de la salle des machines du service de recherche de la Nasa.Il soulignait à cette occasion l’importance croissante des systèmes de calcul de très hautes performances : “Leur intérêt est de faciliter la création de nouvelles générations d’avions militaires sans queue, afin de réduire leurs traces électroniques sur les radars. On travaille, par exemple, à la définition de la nouvelle navette spatiale, comme nous avions déjà travaillé sur la précédente, précisait-il. Nous disposions d’outils de calcul inimaginables en 1981, lorsque la navette a été lancée. Après l’accident de 1985, nous avons effectué des simulations et avons amélioré l’existant. En modifiant la courbure des ailes, trop ” fermée “”, nous avons évité un nouvel échec à 500 millions de dollars.” Cette réflexion relativise les 200 millions de dollars de matériel installé dans les bunkers de Californie.

Un super-Web, fédérant la puissance de calcul

“Nos supercalculateurs font partie d’un grand ensemble appelé IPG Information Grid. Il rassemble différents superordinateurs parmi lesquels ceux de la NCSA (National Computer Science Center ), du ministère de l’Énergie, du centre des supercalculateurs de San Diego, du laboratoire d’Argonne et de l’université de l’Indiana “, explique-t-il encore. L’objectif de cette organisation est de fournir un ” super-Web “, qui met à la disposition des chercheurs une énorme puissance de calcul ; ceux-ci lancent ainsi à distance des travaux distribués sur les ressources disponibles du réseau. L’outil peut servir à la recherche atomique ou au contrôle des robots envoyés sur Mars. “Nous travaillons avec SGI, pour créer le système de calcul parallèle distribué qui sera le point fort du système d’exploitation de notre calculateur à 1 024 processeurs “, souligne William Feiereisen. Le logiciel, baptisé MLP (Multi-level parallelism), prévu pour l’hiver prochain, devrait donner des résultats de puissances linéaires en calcul scientifique.Les chercheurs effectuent également des essais pour répartir le travail d’un même logiciel sur différents processeurs, l’espace mémoire restant commun.

Un projet qui profitera à la navette X38

Les temps de réponse seraient déjà quinze fois supérieurs à ce qu’on connaît. “On devrait pouvoir effectuer des découvertes dans le domaine de la mécanique des fluides et en aérodynamique, en particulier, dans le domaine des vortex, ces spirales d’air qui nuisent à la stabilité des avions “, détaille William Feiereisen. La Nasa travaille surtout pour le projet de navette légère X38, qui simplifiera la traversée des couches denses de l’atmosphère au retour de missions spatiales en évitant de ” rôtir ” ses occupants.La Nasa développe aussi une application de simulation 3D de conduite de véhicules sur Mars. Les documents de référence proviennent des caméras de Mars Climate Orbiter et des données saisies par l’altimètre à laser du même robot. Les documents, qui servent à l’environnement du pilote, sont les fichiers d’environnement anciens mis à jour par les prises numérisées en temps différé. La réalité virtuelle rejoint, en quelque sorte, la fiction.

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Thierry Outrebon