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La 4G+ : coup marketing ou réelle avancée technologique ?

Les opérateurs français rivalisent d’annonces concernant le déploiement de la 4G+, cette nouvelle norme de téléphonie qui permettrait de doubler la vitesse de notre débit mobile. Décryptage.

Moi aussi, je pourrais vous dire que je fais de la 4G ++++, si vous voulez. Cela ne veut rien dire car ça n’est pas normé, donc on peut raconter n’importe quoi à ce sujet ».

Voilà ce que confiait récemment Xavier Niel à 01net au sujet de la 4G +. Une pique lapidaire vis-à-vis de tous ses concurrents qui communiquent abondamment sur le déploiement de leur réseau 4G+, une évolution de la 4G permettant d’offrir du « ultra-haut débit mobile ». Mais qu’en est-il réellement ? 01net vous livre quelques clefs pour comprendre les enjeux de cette nouvelle techno.

C’est quoi la 4G + ?

Certes, Xavier Niel a raison lorsqu’il pointe le nom 4G+ qui est une création marketing. Mais elle correspond toutefois à une norme qui a bel et bien été homologuée par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT).

« Le nom scientifique de la 4G + est LTE Advanced. Cette technologie consiste à agréger plusieurs porteuses exploitant différentes bandes de fréquence pour augmenter le débit », nous explique Loufti Nuaymi, maître de conférences à Télécom Bretagne.

Quelle couverture et quel débit ?

Orange, SFR Numericable et Bouygues se sont lancés sur le créneau dès 2014 en couplant les bandes de fréquence 4G 1800 et 2600 MHz. Le premier a déployé la LTE Advanced dans 17 grandes villes et promet un débit théorique jusqu’à 223 Mbits/s. Le second annonce la 4G+ dans quatre agglomérations et un débit théorique de 187,5 Mbit/s.

Mais c’est Bouygues, lancé le premier dans la course à la 4G+, qui fait figure de leader sur ce terrain. D’une part parce que sa couverture est à ce jour la plus étendue en France avec 21 grandes villes couvertes. D’autre part grâce à un joli coup réalisé à Chartres au mois de janvier dernier. L’opérateur a en effet réussi à agréger trois fréquences pour la première fois en France : du 800, du 1800 et du 2600 MHz. Résultat ? Il affirme avoir atteint un débit théorique dépassant les 300 Mbits/s. Soit environ deux fois plus que ce que l’on peut faire aujourd’hui avec de la 4G.

Quels appareils compatibles ?

Pour bénéficier de la 4G+, il faut se situer une zone de couverture adéquate mais aussi disposer d’un smartphone compatible. On en compte que 7 à ce jour : le LG G3, le Meizu MX4, le Huawei Honor 6, le Huawei Mate 7, le Samsung Galaxy Alpha, le Samsung Galaxy Note et le Samsung S5 4G+.

D’autres modèles devraient suivre, à commencer par le Samsung Galaxy S6 dévoilé au Mobile World Congress.

Quel intérêt pour l’utilisateur ?

Pour Loufti Nuaymi, la 4G+ ne se résume pas un effet d’annonce. « Agréger plusieurs bandes de fréquence permet d’utiliser davantage de largeur de spectre. Ce qui a pour effet un véritable gain de débit et une réduction du temps de latence pour l’utilisateur », avance-t-il.

Chez Bouygues, on aime comparer la 4G + à une autoroute dont on augmenterait les capacités en y ajoutant de nouvelles voies pour fluidifier le trafic. « Lors de notre démonstration à Chartres, nous avons réussi à téléchargé un fichier de 1,3 Go en seulement 38 secondes contre 1 minute 46 secondes avec de la 4G », témoigne Jean-Paul Arzel, directeur Réseau de Bouygues Telecom. « Cela promet évidemment plus de confort et de rapidité lorsque vous utilisez des services en streaming, par exemple », ajoute-t-il.

Mais les abonnés ont-ils vraiment besoin de plus de débit en mobilité ? « Plus on donne de débit, plus les gens l’utilisent », nous répond-on chez Bouygues. Et on a bien compris que le confort des clients fera aussi les affaires des opérateurs. D’ailleurs Free, malgré sa prudence sur le sujet, avoue tout de même se préparer à déployer lui aussi de la 4G+ et teste dans ce sens actuellement ses premières antennes en 1800 MHz qu’il pourra bientôt coupler avec du 2600…

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Amélie Charnay